Associations Grecques - Chypriotes - Philhellènes.

Date 22/9/2020 17:31:59 | Topic: COMMUNIQUE

Lettre ouverte "Sommet européen des 24 et 25 septembre": Les Européens vont-ils réagir et sanctionner la Turquie? Le sommet est reporté aux 1er et 2 octobre
Lettre ouverte

A l'initiative de Georges Parianos, de Michel Karavokyros et de Georges Herrera, une lettre a été adressée à Mme Merkel et à M. Macron.
Coordinateur : M. Georges Herrera,
Président de la communauté Orthodoxe Franco-Hellénique de Salin-de-Giraud
06 32 66 08 87 - gherrera@orange.fr

Mme Angela Merkel, Chancelière d’Allemagne, Présidente du Conseil de l’Union Européenne
M. Emmanuel Macron, Président de la République Française

Nous sommes un collectif d’associations grecques, chypriotes, philhellènes, europhiles, qui adhèrent au projet de rapprochement des peuples dans la paix, la tolérance, la pluralité culturelle et politique sur notre continent européen.
Nous tenons à vous faire part de notre très vive inquiétude concernant la récente aggravation de la situation sur la frontière Est de l’Union Européenne en mer Egée ainsi qu’en Méditerranée orientale résultant de la politique violemment agressive et provocatrice du Président Erdogan. Nous considérons que ces agressions de la Turquie ne concernent pas uniquement la Grèce et Chypre, mais qu’elles sont faites aussi à l’encontre des 25 autres États membres de l’UE.
« Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi aussi que vous l’avez fait » (Mt 25,40)
Depuis 1974, la Turquie occupe manu militari le Nord de l’île de Chypre. Elle y a spolié les biens des Chypriotes grecs, victimes d’un nettoyage ethnique. Elle y pratique la colonisation par des citoyens turcs, de sorte que les colons y sont aujourd’hui plus nombreux que les Chypriotes turcs. Elle y a proclamé un État non reconnu par la communauté internationale, ni par l’UE, et entend aujourd’hui s’approprier les ressources de la zone économique exclusive que reconnaît le droit international à la République de Chypre, membre de l’Union européenne et seul État légitime de l’île.
En 1975, la Turquie avait unilatéralement engagé des prospections dans les eaux du plateau continental Grec et provoqué ainsi une première crise à laquelle les Premiers ministres grec et turc de l’époque avaient mis fin en s’accordant pour remettre le règlement de ce différend à l’arbitrage de la Cour internationale de justice de la Haye, seule qualifiée pour régler leur litige. Ce problème n’a jusqu’à ce jour jamais été réglé mais il ne se passe pas un jour sans que l’espace aérien et maritime Grec ne soit violé par la Turquie !
Cette situation insoutenable a conduit depuis de trop nombreuses années la Grèce à engager des dépenses d’armement pour sa défense représentant une part de son PIB bien supérieure à celle qu’y consacrent chacun des autres pays de l’Union Européenne, et qui, dans l’OTAN, est seulement inférieure à celle des États-Unis, ceci évidemment au détriment de l’économie du pays.
Sans doute cette situation n’est-elle pas la seule cause de la crise de l’endettement de la Grèce qui a justifié, depuis dix ans, de lui infliger des mesures drastiques d’austérité en échange de prêts européens, mais elle en est évidemment pour partie responsable, alors même
que ces dépenses d’armement ont très largement profité aux industries militaires allemande et française dont la Grèce est un des principaux clients.
Depuis 1990, la Turquie étend ses prétentions de manière quasi illimitée en mer Egée comme en Méditerranée orientale. En 1995 La Turquie a fait voter par son Assemblée nationale une autorisation permanente de déclarer la guerre à la Grèce si celle-ci étendait ses eaux territoriales en application de la convention internationale sur le droit de la mer de « Montego Bay » (1982), alors que la Grèce, signataire de cette convention, s’est engagée à ne pas le faire unilatéralement et que dans le même temps la Turquie, bien que non signataire, a procédé unilatéralement à cette extension en mer Noire ainsi qu’en Méditerranée orientale.
Souvenons-nous qu’au début du 20eme siècle, les différends entre la France et l’Allemagne concernant, entre autres, les revendications territoriales sur l’Alsace et la Lorraine ont eu pour conséquences deux guerres mondiales au cours desquelles ont été commis plusieurs génocides : Arméniens, Grecs d’Asie mineure, chrétiens Assyro-Chaldéens durant le premier conflit, Juifs et Tziganes durant le second.
A ce jour, seule l’intervention unilatérale de la marine française en mer Egée sauve l’honneur de l’UE et cache le désespérant manque de solidarité du Conseil de l’Union. Cette passivité actuelle vis-à-vis de la Turquie nous rappelle étrangement les années 1933 à 1939, et cet « esprit de Munich » qui conduisit la France et le Royaume Uni à céder aux exigences du dictateur Hitler afin de sauvegarder la paix à tout prix !
« Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez eu le déshonneur et vous aurez aussi la guerre » (Winston Churchill)
Les traités de l’UE affirment l’existence d’une politique étrangère de sécurité et de défense commune dans le but de préserver la paix, prévenir les conflits et renforcer la sécurité internationale. L’article 42 alinéa 7 indique qu’au cas où, un État membre serait l’objet d’une agression armée sur son territoire, les autres États membres lui doivent aide et assistance par tous les moyens en leur pouvoir, conformément à l’article 51 de la charte des Nations Unies…
Nous demandons que l’UE impose sans plus tarder de véritables sanctions financières et économiques à l’encontre de la Turquie qui doit :
• Se retirer du Nord de Chypre pour permettre la réunification du pays, car cette situation qui perdure depuis plus de 46 ans est intolérable,
• Respecter l’espace aérien et maritime de l’Union Européenne,
• Respecter les droits souverains des pays membres de l’Union Européenne sur les zones économiques exclusives que leur reconnaît le droit international.
Le règlement du différend ne doit surtout pas résulter d’une médiation qui renvoie dos à dos agresseur et agressé, et encore moins d’une négociation entre fort et faible comme le préconise l’OTAN.
L’UE doit exiger de la Turquie qu’elle accepte enfin le recours à la Cour de justice de La Haye, conformément à son engagement renié de 1975 et à la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU de 1976. C’est la voie du droit et c’est la seule voie à envisager !
Si la Turquie veut continuer de commercer avec l’Europe, elle doit respecter ses partenaires et non pas leur imposer sa tyrannie par la menace militaire ou un chantage ignoble aux réfugiés Syriens sur la frontière Est de l’UE.
Si le Conseil de l’Union Européenne ne devait pas faire barrage de manière déterminée aux intimidations infâmes de la Turquie, la merveilleuse idée d’une Europe unie et pacifique sombrerait très rapidement dans les eaux mythiques de la mer Egée. Il en va de la crédibilité de l’UE dans ses États membres et dans le monde !

Martigues, le 2 septembre 2020

Copie :
- M. Jean-Yves Le Drian, Ministre Français de l'Europe et des Affaires étrangères
- M. Heiko Maas, Ministre fédéral Allemand des Affaires étrangères
- M. Josep Borrell, Haut Représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité

Associations signataires
Communauté Chypriote de France
Association Phonie-Graphie pour la promotion du grec moderne en France
Association Cultuelle Orthodoxe Grecque d’Ile de France
HIPHAISTIA- Association Européenne pour l'Expression de la Culture Grecque
Instant-Grec Association culturelle grecque
Association d'amitié France-Chypre
Union Hellénique de Marseille et de sa région
Diaspora Grecque en France
Communauté Hellénique de Toulon et du Var
Communauté Orthodoxe Franco-Hellénique de Salin de Giraud
Maison Franco-Hellénique de Lorraine
Club de Jumelage Arles-Kalymnos
Association Les Kalymniotes
Association d'amitiés Helléniques Hellades
Association Retour des marbres au Parthénon
Association des danses et musiques «Parthénon»
Association Logos A
Association Musique en Voyage
Association Sotiria
Compagnie Erinna
Chorale Harmonie
Association Polytropon
Association d’Etudes des Problèmes Helléniques
Société internationale des amis de Nikos Kazantzakis
Communauté Orthodoxe Franco-Hellénique de Port-de-Bouc et Martigues
Communauté Grecque de Marseille
Institut d’Etudes Néo-helléniques de Paris
Association Hellénique de Bretagne
Revue Hellénique Acropolis
Communauté Orthodoxe Franco-Hellénique de Port Saint Louis du Rhône
Association Grecque de Grenoble
Association Scientifiques Grecs
Association Elies
Association Les Nissiotes
Association Odyssée – Périples et Découvertes
Association Hellenica
Association des Danses Kyklos
Association Nisiotis
Association Anassa
Association Démodocos
Association Le Voyage de l’ange
Compagnie La Double Spirale




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