ΚΥΠΡΟΣ

Date 27/6/2011 9:13:37 | Topic: CHYPRE

Relance du processus de paix 2005-2006, après l'échec du Plan Annan
Article de M. Charalambos Petinos, Historien/byzantinologue
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Relance du processus de paix 2005-2006, après l'échec du Plan Annan

Bien que les efforts menés par l'ONU en 2002-2004 n'aient pas permis de résoudre le problème chypriote, le référendum n'était pas la fin du chemin. En fait, le résultat du référendum sur le Plan Annan doit poser la question de la réunification réelle de l’île et non pas comme prétexte pour la diviser davantage encore et maintenir indéfiniment les résultats de l’occupation étrangère en la rendant de jure. Les Chypriotes grecs et le gouvernement de la République ont donné à maintes reprises des gages de bonne volonté et prouvé par leurs actes leur attachement à la solution apportant un avenir prospère et sûr pour tous les Chypriotes et garantissant le respect de leurs droits de l'homme et de leurs libertés fondamentales au sein de l'UE.
Nombreux sont ceux, dans la communauté internationale, qui ignoraient les dispositions détaillées du Plan Annan, non adopté, et ses incidences sur l'avenir de l'Etat de Chypre et de ses citoyens. II n'était donc pas étonnant qu'ils aient exprimé leur déception à propos du résultat du référendum. Ce qui était, à vrai dire, regrettable et décevant, c'est le fait que le Plan présenté au peuple de Chypre, ne permettait pas aux deux communautés de l'approuver. Alors que d'autres parties désiraient simplement une solution quelconque pour se débarrasser d’un problème gênant aussi rapidement que possible, les Chypriotes grecs ont toujours insisté sur l'obtention d'un règlement global, fonctionnel et viable.
Dans le même ordre d’idées, nous pouvons certainement affirmer qu’au niveau de la communication politique, les Chypriotes grecs partaient perdants d’avance car, du moment où le plan Annan a été baptisé « Plan des Nations Unies pour la réunification de Chypre », le simple rejet équivalait au refus par les Chypriotes grecs de la volonté de la communauté internationale, représentée par l’ONU. Aux yeux de l’observateur non averti, les Chypriotes grecs, non seulement rejetaient le plan de « réunification », mais en même temps, ils se mettaient en porte-à-faux par rapport à la communauté internationale. Comment pouvaient-ils persuader dans ces conditions cette communauté internationale de leur bonne volonté et de leur sincérité ? D’autant plus que la machine de propagande turque se mettait en branle, pour discréditer les Chypriotes grecs. Le méchant a changé de face, la victime est devenue bourreau et le bourreau s’est changé en victime…
Afin de relancer le processus de paix, le président chypriote de l’époque, Tassos Papadopoulos, a rencontré le Secrétaire général de l’ONU à New York, le 16 septembre 2005, concernant la préparation d'un nouvel effort de solution. Le Secrétaire général a également rencontré le dirigeant chypriote turc, Mehmet Ali Talat, le 31 octobre de la même année.
Dans son rapport au Conseil de Sécurité en date du 20 novembre 2005, le Secrétaire général a noté que les deux dirigeants et de nombreux pays, lui demandaient instamment d'envisager d'entamer de nouveaux pourparlers, toujours dans le cadre de sa mission de bons offices.
Une nouvelle rencontre a été organisée entre le président Papadopoulos et le Secrétaire général à Paris, le 28 février 2006, où ils ont fait le point sur la situation à Chypre et examiné les possibilités de faire avancer le processus de réunification de l'île. Ils ont également convenus de la reprise du processus de négociations, après une préparation soigneuse.
Le résultat de cette rencontre a donné un nouvel élan à la reprise du processus de paix à Chypre. Le 3 juillet, le président Papadopoulos et le dirigeant chypriote turc, M. Talat, se sont rencontrés en marge d'une réunion du Comité sur les personnes portées disparues, et en présence du Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU à Chypre. En outre, le Secrétaire général adjoint de l'ONU chargé des affaires politiques, M. lbrahim Gambari, s'est rendu en Grèce, en Turquie et à Chypre. A l'issue d'une réunion conjointe avec le président Papadopoulos et M. Talat, le 8 juillet, le Secrétaire général adjoint de l'ONU a présenté «un ensemble de principes» sur lesquels les parties sont tombées d’accord :

1. Engagement en faveur de la réunification de Chypre, réunification fondée sur une fédération bizonale et bicommunautaire et l'égalité politique, comme elle est définie dans les résolutions de l'ONU sur Chypre.

2. Reconnaissance du fait que le statu quo est inacceptable.

3. Reconnaître qu’un règlement global est à la fois souhaitable et possible
et qu’il ne devrait pas être retardé davantage.

4. Accord pour entamer immédiatement un processus de
discussions bicommunautaires.

4. Engagement à garantir un climat positif pour les négociations.

L'accord du 8 juillet a réaffirmé l'engagement du gouvernement chypriote à réunifier l’île sur la base d'une fédération bizonale et bicommunautaire. Le 29 août 2006, le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé la mise en œuvre, sans plus tarder, de l'accord du 8 juillet et a exprimé son soutien en faveur de l'effort continu mené par le Secrétaire général afin de parvenir à un règlement global à propos de Chypre.
En vue de faciliter le processus, le Secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires politiques a proposé, le 15 novembre 2006, des suggestions pour la mise en œuvre de l'accord du 8 juillet.
Malheureusement, des difficultés sont survenues durant la phase préparatoire parce que la partie turque a remis en cause les éléments fondamentaux de l'accord. Dans une lettre adressée au Secrétaire général en avril 2007, le dirigeant chypriote turc a cherché à modifier le cadre convenu de l'accord du 8 juillet.
Pour le gouvernement de Chypre aussi bien que pour les Nations unies, la procédure de l'Accord du 8 juillet est devenue le seul moyen disponible permettant de parvenir à une solution mutuellement acceptable. Cependant, sa mise en œuvre fut minée par les pratiques dilatoires de la partie turque.
Malgré le revers provoqué par le refus turc d'honorer l'accord du 8 juillet, le président nouvellement élu, Demetris Christofias, a cherché à rencontrer le dirigeant chypriote turc immédiatement après son investiture, le 28 février 2008, dans un effort supplémentaire pour faire avancer les choses et activer un processus pouvant mener à des négociations directes entre les deux communautés. Il a également entrepris une campagne mondiale en vue d’impliquer de nouveau la communauté internationale dans un nouveau processus de paix, dans lequel les deux communautés auraient les rôles principaux. Les négociations directes ont commencé le 3 septembre 2008. Nous reviendrons sur cette question dans un autre article.


Derniers ouvrages parus :

1. Chypre-Turquie. Perspective géopolitique, L’Harmattan, 2011.

2. Chypre. L’avènement du christianisme, TheBookEdition, 2011.



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