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ASSOCIATIONS- ΣΥΛΛΟΓΟΙ
RESUMES-(cliquez) : JEAN CATSIAPIS
le 17/5/2010 20:18:31

Entretien avec M. Georges Papandreou

LA GRECE DANS LA TOURMENTE

Entretien avec Georges Papandreou*
Cet entretien a été réalisé par Jean Catsiapis**



* Premier ministre de la Grèce depuis octobre 2009.
** Spécialiste de la Grèce. Auteur, entre autres publications, de : Grec Express, Langue, Culture et Civilisation, Éditions du Dauphin, 2006.


À la tête du Pasok (Mouvement socialiste pan-hellénique), Georges Papandréou remporte facilement les élections législatives du 4 octobre 2009 (1) et accède au pouvoir alors que la Grèce est confrontée à la crise financière la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale : une dette publique et un déficit budgétaire représentant respectivement 113 % et 12,5 % du PIB, ce qui contraint Athènes à emprunter à des taux record (2). C’est au lendemain des élections qu’ont été révélés ces chiffres habilement dissimulés jusque là… et qui ont beaucoup surpris. La Grèce, dont la croissance avait été de l’ordre de 4 % par an au cours des dix dernières années, apparaissait en effet comme l’un des États de l’Union européenne dont l’économie était le moins atteinte par la crise mondiale (3) !
Les mauvaises nouvelles ne se sont pas arrêtées là. Les difficultés financières du pays ont été artificiellement amplifiées à partir de la fin 2009 par des mouvements spéculatifs incontrôlables. La Grèce, et la zone euro tout entière, s’en sont trouvées considérablement affaiblies (4) .
Les handicaps structurels dont souffre l’économie hellénique depuis de nombreuses décennies et des causes d’ordre conjoncturel expliquent la démesure de la crise grecque. D’une part, la défaillance des structures étatiques de la Grèce — qui n’a jamais disposé d’une véritable administration capable, de lutter contre l’évasion fiscale — et la permanence de lourdes dépenses militaires (5) plombent le développement économique de ce petit pays (6). D’autre part, le coût des Jeux olympiques d’Athènes de 2004, (9 milliards d’euros) ainsi que la baisse des recettes touristiques en 2009 ont encore aggravé la situation.
Georges Papandréou, qui avait promis avant les élections législatives de revaloriser les bas salaires et les petites retraites, s’est vu contraint par l’Union européenne d’adopter une brutale politique d’austérité visant à réduire le déficit budgétaire de 4 points en 2010 pour l’amener à moins de 3 % en 2013 (7). Cette politique, soutenue en grande partie par la droite mais combattue vigoureusement par les communistes et l’extrême gauche, a provoqué de grandes manifestations de salariés protestant contre la réduction de leur pouvoir d’achat (8). Et l’hostilité manifestée par la presse allemande et la Chancelière Angela Merkel à l’égard de toute aide à la Grèce — menacée d’exclusion de la zone euro — a généré une grande tension entre Athènes et Berlin (9).
Après plusieurs mois de tergiversations, l’UE est parvenue, le 25 mars, à s’accorder sur un plan visant à accompagner les efforts de redressement que met en œuvre le gouvernement grec (10). Georges Papandréou s’est déclaré satisfait de ce plan ,utilisable uniquement si la Grèce ne parvient pas à lever des fonds sur les marchés , et associant le FMI aux contributions des seize États de la zone euro qui, en aidant la Grèce, travaillent aussi à la sauvegarde de leur monnaie commune.
Le nouveau premier ministre sait qu’il est condamné à réussir car il n’y a aucune alternative possible à la cure d’austérité qu’il impose depuis plusieurs mois à son pays. Pour faire sortir la Grèce de la zone des tempêtes, Georges Papandréou (dont le père et le grand-père avaient déjà été chefs du gouvernement dispose de certains atouts et, notamment, d’un réseau de relations personnelles avec de nombreux chefs d’État et de gouvernement qu’il a développé en tant que président de l’Internationale socialiste (depuis 2006). Mais il sait qu’il peut surtout compter sur le peuple grec, fier de son passé prestigieux, très attaché à l’idée européenne et décidé à refonder un État moderne qui soit respecté de tous.
Dans cet entretien exceptionnel, l’homme fort d’Athènes se montre déterminé à surmonter les problèmes actuels et à appliquer l’ambitieux programme sur lequel il a été élu. Il dévoile ici, sans langue de bois, les principes et les buts de son action.


Jean Catsiapis - Monsieur le Premier Ministre, la Grèce, par ses propres efforts et grâce à l‘aide de ses partenaires de la zone euro, est sur la voie de l’assainissement de ses finances publiques. Saviez-vous, lorsque vous avez accédé au pouvoir, que le déficit budgétaire ne représentait pas 6,5 % du PIB (comme l’affirmait le gouvernement précédent) mais 12,7 % ?
Georges Papandreou - Lorsque je suis devenu premier ministre, en octobre dernier, je savais parfaitement que la Grèce était confrontée à un sérieux déficit budgétaire. Mais ce n’est qu’après mon entrée en fonctions que j’ai découvert que nos prédécesseurs nous avaient caché le niveau réel du déficit. Comme vous venez de le dire, celui-ci atteignait 12,7 % du PIB, soit le double de ce qu’ils prétendaient ! Le gouvernement précédent — celui de la Nouvelle Démocratie (11) — avait fait passer le déficit public à 30 milliards d’euros et la dette publique à 300 milliards d’euros. Cela dit, le pire déficit que nous avons trouvé en arrivant aux affaires, c’était le déficit de crédibilité de notre pays. Les marchés internationaux ne nous faisaient plus confiance. Résultat : la Grèce s’est trouvée dans une situation très difficile pour couvrir ses besoins d’emprunts .
Malheureusement, entre 2004 et 2009 — je le répète- sous la responsabilité du précédent gouvernement —, la Grèce a reculé. Le gouvernement de la ND a encouragé les aspects les plus négatifs de notre vie politique : pillage des biens publics , priorité données à l’intérêt personnel et partisan, favoritisme, opacité, clientélisme, cadeaux fiscaux aux riches, inégalité, illégalité.


J. C. - Les statistiques économiques et financières produites par votre pays auprès de l’Union européenne se sont donc révélées fausses. Que comptez-vous faire pour qu’elles deviennent fiables ?
G. P. - Nous connaissons très bien le problème et nous ne le dissimulons pas. Au contraire, c’est nous qui l’avons dévoilé. C’est pour cette raison que nous sommes en train de mettre en place un nouvel Office de Statistiques (12), indépendant du gouvernement. Les données qu’il publiera seront insoupçonnables .


J. C. - La Grèce fait partie des pays de l’Otan qui consacrent le plus d’argent à leurs dépenses militaires. N’est-il pas temps, pour votre gouvernement, de réduire très sensiblement son budget de la défense ?
G. P. - Il est vrai que nos dépenses militaires sont très élevées. Mais c’est malheureusement nécessaire car même si nous sommes membres de l’Otan… nous sommes confrontés à une menace provenant d’un autre membre de l’Otan (13) ! De tous les pays de l’Union européenne, nous sommes les seuls dans ce cas. J’espère que cette situation va changer. Il n’empêche : pour le moment, environ 5 % de notre budget sont affectés à la défense. Ce ratio constitue une véritable surcharge pour notre pays qui n’a pas atteint un niveau de développement comparable à celui des autres États européens. Dans les autres pays membres de l’UE, le poids des dépenses militaires dans le budget oscille entre 1 et 1,5 %. Les dépenses militaires de la Grèce sont – en valeur relative - les plus importantes de toute l’Union européenne ; et, à cet égard, nous nous trouvons au deuxième rang des membres de l’Otan après les États-Unis. C’est anormal . J’attire néanmoins votre attention sur le fait que nous avons déjà pris des mesures d’économie . Cette année, nos dépenses militaires vont atteindre 6 milliards d’euros. Cette somme est de 6,6 % inférieure à celle de 2009. Et ce n’est qu’un début : nous entendons bien continuer de réduire ces dépenses.

J. C. - Malgré la politique de rapprochement avec la Turquie que vous avez initiée en 1999 (14), les relations gréco-turques sont toujours très tendues. Comment expliquez vous cette difficulté à établir une politique de bon voisinage avec Ankara ?
G. P. - Je vais essayer de rencontrer rapidement le premier ministre turc, comme je l’ai déjà fait par le passé . Nos deux pays ont peut-être des objectifs et des approches différentes ; mais je suis persuadé que nous pouvons nous entendre. Nous voulons discuter ouvertement de tous les dossiers : l’avenir de Chypre ; la question du plateau continental (15) ; et la question du destin européen de la Turquie . Il est très important, pour nous, d’avoir de bonnes relations avec Ankara. Comme vous le savez, nous avons soutenu la candidature turque à l’Union européenne ; cependant, nous estimons que, avant que la Turquie n’adhère à l’UE, certains problèmes brûlants doivent être résolus .

J. C. - Vous êtes même l’un des soutiens les plus ardents de la candidature de la Turquie à l’UE. Or la France et l’Allemagne, elles, souhaitent que ce pays obtienne seulement le statut de “ partenaire privilégié ” de l’Union. Quelles sont les raisons de votre position ?
G. P. - Personnellement, je soutiens l’élargissement de l’UE à la Turquie mais, aussi, aux pays des Balkans occidentaux comme l’Albanie, l’ARYM (ancienne république yougoslave de Macédoine), la Croatie, la Serbie ou encore la Bosnie-Herzégovine. J’ai d’ailleurs proposé que les pays des Balkans rejoignent l’UE en 2014, année du centenaire de la Première Guerre mondiale qui a été déclenchée précisément dans les Balkans, à Sarajevo. Ainsi, on pourra clore symboliquement un siècle marqué par la violence et l’instabilité et faire émerger de nouveau la dimension pacifique de l’Europe.
J’envisage la même perspective pour la Turquie puisque je soutiens depuis toujours que ce pays doit intégrer l’UE — à condition, je l’ai dit, qu’il remplisse les critères de Copenhague et qu’il règle ses différends avec Chypre et avec nous .
La Grèce n’a pas toujours défendu cette position. Elle a longtemps été opposée à l’adhésion de la Turquie. Mais nous estimons désormais que son entrée dans l’UE serait un facteur de stabilité pour toute la région et constituerait un message important pour le monde entier : l’Europe compterait alors en son sein un pays musulman, montrant que les valeurs que nous partageons n’ont aucun lien avec les religions auxquelles nous croyons.


J. C. - À ce propos, en décembre dernier, lors d’un entretien accordé à la chaîne américaine CBS, Bartholomée Ier, le Patriarche œcuménique de Constantinople, a dénoncé le sort des Grecs de Turquie, assurant qu’ils sont traités comme des “ citoyens de seconde zone ”. Partagez-vous son inquiétude et, si oui, que faites-vous pour remédier à la situation ?
G. P. - Je comprends la préoccupation du Patriarcat œcuménique. Je vais être très clair : la Turquie doit appliquer les principes européens ; et le libre exercice de la religion, quelle qu'elle soit, est l'un de ces principes . Comme vous le savez, la Grèce attache une importance particulière à la liberté religieuse et aux droits des minorités. D’ailleurs, si nous recherchons si ardemment une solution à la question de Chypre, c'est aussi, au-delà de la question chypriote elle-même, parce que nous savons qu'une cohabitation harmonieuse des Chypriotes grecs et des Chypriotes turcs serait un symbole très fort. Une telle coexistence entre des chrétiens et des musulmans enverrait un message d’espoir d’autant plus important que les relations entre l’islam et l’Occident traversent une période difficile. Chypre deviendrait un exemple à imiter !

J. C. - La question chypriote se trouve dans l’impasse depuis trente-cinq ans. Quelles initiatives pouvez vous prendre dans ce domaine ?
G. P. - Notre gouvernement soutient les efforts du président Christofias (16) visant à trouver une solution juste, fonctionnelle et viable, sans calendrier ni arbitrages extérieurs . Une solution fondée sur les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU , sur les principes et valeurs de l’Union européenne et sur l’application totale de l’acquis européen . Une solution qui garantira le bon fonctionnement de l’État chypriote et sa participation efficace à l’UE. Une solution qui aura pour conséquence la fin de l’occupation militaire et de la partition de l’île.
Appelons les choses par leur nom : le problème chypriote est né de l’invasion et de l’occupation d’une partie de ce pays par la Turquie. Pour qu’un progrès se profile dans les pourparlers, il faut que l’on commence par respecter ce qui a déjà fait l’objet d’un accord. C’est-à-dire que Chypre doit devenir une fédération bi-zonale et bi-communautaire. Les deux communautés doivent être parfaitement égales politiquement ; l’État chypriote doit avoir une personnalité internationale unique et tous ses habitants doivent en être des citoyens égaux .


J. C. - Vous avez déclaré vouloir régler le conflit qui vous oppose à Skopje, qui tourne autour de la dénomination à attribuer à l’ancienne république yougoslave de Macédoine. Le gouvernement de cet État souhaite que le pays s’appelle “ Macédoine ”, ce que la Grèce refuse car il s’agit du nom d’une province grecque (17). Comment résoudre ce problème après dix-huit ans de négociations infructueuses ?
G. P. - Les négociations de la Grèce avec l’ARYM se poursuivent, sous l’égide de l’ONU. Malgré les résolutions du Conseil de sécurité et du Conseil de l’Europe, nous n’avons pas encore trouvé une solution à l’appellation de l’ARYM. Pourtant, nous continuons de croire que le droit international constitue le meilleur cadre pour le règlement de cette question. J’ai rencontré à deux reprises le premier ministre de l’ARYM, M. Gruevski, et je lui ai fait part de ma volonté de collaborer avec lui de manière à trouver une solution mutuellement acceptable. Je le dis haut et fort : une fois le problème résolu, nous serons les plus fervents défenseurs de ce pays voisin. Nous soutiendrons son intégration dans l’Otan (18) et dans l’Union européenne. Mais, pour le moment, la balle est dans le camp de l’ARYM.

J. C. - Les relations gréco-américaines étaient devenues très tendues avec l’accession au pouvoir du Pasok en 1981. Aujourd’hui, elles sont plutôt chaleureuses. Comment expliquer cette évolution des rapports entre Athènes et Washington ?
G. P. - L’histoire des relations greco-américaines, c’est l’histoire d’une très longue amitié. Je me suis récemment rendu à Washington où j’ai rencontré le président Obama. Nous avons pu vérifier, une fois de plus, que nous partageons les mêmes valeurs. La communauté greco-américaine est, bien évidemment, un lien supplémentaire qui rapproche nos deux pays. Soit dit en passant, j’appartiens moi-même à cette communauté puisque je suis né à Saint Paul, dans le Minnesota. Nous sommes très fiers de la réussite des Grecs américains dans les domaines académique, économique, culturel et politique (19). Ces hommes et femmes offrent beaucoup aux États-Unis et transportent leurs idées et leur dynamisme en Grèce lorsqu’ils la visitent.
Lors de ma récente visite à Washington, j’ai senti qu’existait une réelle volonté de collaboration avec l’UE, notamment dans le domaine de la lutte contre la spéculation financière . La Grèce, qui a particulièrement souffert de la crise, a peut-être plus encore que les autres pays, son mot à dire sur ces sujets.


J. C. - Les Grecs de la diaspora (20), que vous venez de mentionner, jouent un rôle important dans la promotion de l’hellénisme à travers le monde. Pourront-ils enfin exercer leur droit de vote aux prochaines élections législatives ?
G. P. - La position du gouvernement du PASOK est ferme et claire : nous sommes favorables à la participation des membres de notre diaspora aux élections depuis leur lieu de résidence. Nos compatriotes expatriés devront être représentés au Parlement par des députés qu’ils auront élus . La Nouvelle Démocratie avait déposé un projet de loi dans ce sens (21). Mais nous n’avons pas soutenu leur proposition. En effet, il nous a semblé que ce texte, tel qu’il était conçu, aurait eu pour conséquence d’impliquer la diaspora grecque dans les bisbilles politiciennes de chaque région. Les expatriés auraient été mêlés à des problèmes locaux dont ils sont, en réalité, très éloignés . Nous, à l’inverse, nous voulons donner une dimension nationale à la représentation des expatriés. Ce que nous voulons, c’est que la diaspora grecque soit considérée comme une seule et même circonscription électorale .

J. C. - Évoquons, si vous le voulez bien, l’environnement dans lequel s’inscrit la crise actuelle . En décembre dernier, vous avez annoncé un projet de loi facilitant la naturalisation des étrangers en Grèce (22). Ce projet a entraîné l’hostilité d’une grande partie de l’opinion et, même, des manifestations violentes dans les rues. Votre initiative était-elle opportune ?
G. P. - L’immigration (23) et l’exil constituent l’un des dossiers les plus complexes à l’échelle mondiale. Notre gouvernement souhaite apporter une réponse globale à ce problème dont nous mesurons les nombreux aspects. Les personnes immigrées vivent et travaillent parmi nous. Elles ont des visages, des espoirs, des rêves et des peurs. Elles paient des impôts et des taxes. Elles progressent, deviennent propriétaires, fondent des familles, scolarisent leurs enfants dans des écoles grecques. Elles s’enracinent en Grèce. Pour la plupart des immigrés, notre pays est devenu une seconde patrie ; et il est même l’unique patrie de leurs enfants. La crise les touche autant que les Grecs de souche, peut-être même davantage. Et elles s’inquiètent tout autant de la situation dans laquelle se trouve notre pays. Nous ne pouvons pas ignorer leur droit à participer au devenir de la nation. En revanche, si nous refuons de les intégrer pleinement, nous les pousserons vers l’isolement. Et si l’on ne définit pas clairement la procédure d’intégration, on favorise l’illégalité, la corruption et l’amertume.
Avec le projet de loi voté au Parlement, nous offrons une perspective d’avenir aux immigrés qui vivent depuis longtemps dans notre pays. Ils deviendront des Grecs d’origine indienne, des Grecs d’origine albanaise, des Grecs d’origine philippine, des Grecs d’origine ukrainienne et ainsi de suite… tous fiers de leur identité grecque.


J. C. - Autre sujet de tension : au début de cette année, la Grèce a été paralysée pendant trois semaines par des barrages routiers que des producteurs de lait ont mis en place dans tout le pays. La crise économique et financière se double d’une grave crise sociale. Comment pouvez gouverner dans ces conditions ? La constitution d’un gouvernement d’union nationale est-elle souhaitable ?
G. P. - Je vais vous donner une réponse aussi courte que franche : non (phrase ajoutée, est-ce OK?). Le 4 octobre dernier, le peuple grec a confié un mandat très clair au PASOK. Les électeurs ont voulu que nous gouvernions, les quatre prochaines années, sur la base de notre programme — un programme qui garantit la sortie de la crise où la Nouvelle Démocratie nous a plongés. Les revendications sociales sont compréhensibles, mais le pays a désormais à sa tête un gouvernement fort qui va faire le nécessaire pour redresser la situation.

J. C. - Les gigantesques incendies de forêts qui se sont produits en Grèce au cours des étés 2007 et 2009 (24) n’ont pu être maîtrisés que grâce à l’aide de différents États européens. L’absence d’un système de protection de la nature constitue, semble t-il, l’une des faiblesses de votre pays. Qu’allez-vous faire pour mettre en place une véritable politique de l’environnement ?
G. P. - La catastrophe humaine et naturelle survenue dans le Péloponnèse en 2007 fut l’une des plus importantes de notre histoire, une véritable tragédie qui a bouleversé les Grecs du monde entier.
Dès notre arrivée aux affaires, notre gouvernement a immédiatement lancé un programme de reconstruction des zones incendiées, mais aussi de reconversion de la région en un centre de développement exemplaire pour le pays. Au Péloponnèse, l’environnement, l’Histoire, la culture et, par-dessus tout, les ressources humaines représenteront la pierre angulaire d’un changement radical. La région deviendra un modèle de “ croissance verte ” et de développement durable. D’ores et déjà, le projet de loi — déposé à notre instigation, en 2008, alors que nous étions encore dans l’opposition— est en pleine élaboration. Il sera soumis au vote et entériné dans un délai très bref (à suivre).
La croissance verte constitue l’une des priorités de notre gouvernement. Comment trouver le moyen de transposer l’économie verte, à laquelle je crois beaucoup, en une politique et en une pratique quotidienne pour les citoyens ? Cette politique verte permettra de créer des emplois, de lutter contre les défis environnementaux et de créer les institutions capables de faire face à n’importe quelle crise sérieuse qui surgira à l’avenir. C’est un défi immense et stimulant.


J. C. - Les graves incidents de la fin 2008 (25) ont reflété le malaise de la jeunesse. Vous connaissez, en tant qu’ancien ministre de l’Education nationale, les difficultés qui affectent vos lycées et vos universités. Que comptez-vous faire pour assurer l’avenir des jeunes de votre pays ?
G. P. - Les affrontements de décembre 2008 et la mort d’Alexandre Grigoropoulos (26) ont été des événements tragiques pour toute la jeunesse, pour toute la société grecque. Les jeunes d’aujourd’hui sont confrontés à de très graves problèmes : chômage, changement climatique, pauvreté, inégalités… Je comprends donc qu’ils se sentent désespérés ou exclus. Notre gouvernement souhaite redonner espoir à cette génération. La jeunesse réclame la justice ; elle réclame une économie offrant des perspectives ; elle réclame la méritocratie et la transparence dans la gestion des finances du peuple grec. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour répondre à ces attentes.

J. C. - Ces dernières années, on constate une certaine résurgence des organisations terroristes qui avaient été démantelées peu avant les Jeux Olympiques d’ Athènes de 2004 (y en a-t-il d’autres que le 17 novembre?). Faut-il aggraver les mesures de répression contre ces organisations ?
G. P. - La société grecque est unie face au terrorisme. Tous les Grecs condamnent cette violence lâche et aveugle. Une société civilisée ne négocie pas avec les terroristes. Il y a quelques années, une très importante unité de la police hellénique — le Service anti-terroriste — a porté un coup fatal à l’organisation du “17 novembre ” (27), ce qui a permis de protéger notre pays lors des Jeux Olympiques. Malheureusement, les pratiques clientélistes du précédent gouvernement ont conduit à la dissolution de ce Service. À notre arrivée aux affaires, nous sommes repartis de zéro ; nous avons déjà préparé de nouveaux plans pour une politique anti-terroriste efficace (sait-on lesquels?). Tous ensemble, avec responsabilité et détermination, nous pouvons mettre un terme à ce cercle de violence qui sape les libertés individuelles et collectives.

J. C. - Autre sujet ayant trait aux libertés : le mariage homosexuel (est-ce OK?). En 2008, un premier mariage homosexuel a été célébré en Grèce avant d’être annulé par une juridiction (merci de préciser) l’année suivante (28). Quelle sera la politique de votre gouvernement concernant l’union des gays ?
G. P. - Aujourd’hui, en Grèce, le seul cadre juridique répondant au désir de deux personnes d’unir leurs vies est le mariage. Pourtant, un nombre croissant d’hommes et de femmes ne choisissent pas le mariage, qu’il soit civil ou religieux. Ils décident simplement de vivre ensemble.
Le PASOK a déposé devant le Parlement, en juillet dernier, un projet de loi permettant l’institutionnalisation d’un “ contrat de cohabitation ” qui mettra un terme aux discriminations et restaurera l’égalité entre tous les citoyens, indépendamment de leur religion, de leur sexe, de leurs préférences sexuelles ou de leurs opinions politiques (cette égalité n’est-elle pas déjà assurée, du moins pour ce qui est des différences de religion, de sexe et d’opinions politiques?). Ce projet de loi avait été rejeté par le gouvernement de la Nouvelle Démocratie. Au moment où les sociétés européennes développées acceptent l’évolution de la notion de noyau familial, du mariage et, plus généralement, du cadre juridique des relations humaines et sociales, le législateur grec a donc, et je le regrette, pris du retard. Nous croyons que l’heure est venue d’ouvrir le débat dans notre pays et d’instaurer un cadre nouveau et moderne qui correspondra aux besoins de tous les citoyens. Avec le contrat de cohabitation, les relations de deux personnes qui choisissent de vivre ensemble seront protégées par un cadre juridique, tout comme le sont les relations d’un couple uni par le mariage. De mon point de vue, il s’agit d’une avancée considérable (est-ce OK?).


J. C. - Vous êtes le président de l’Internationale socialiste (29). Celle-ci a tenu en 2008, à Athènes, son XXIIIe Congrès. Qu’est-ce qui réunit aujourd’hui la centaine de partis et mouvements qui sont membres de cette organisation ? Pour vous, qu’est-ce que le socialisme au XXIe siècle ?
G. P. - J’estime que la crise financière de l’année dernière et la récente attaque des spéculateurs contre des pays comme la Grèce ont montré de façon indiscutable que la théorie selon laquelle le marché s’autorégule et résout seul les problèmes de l’économie relève du mythe. En réalité, les biens et les capitaux étaient réunis entre les mains de quelques individus et compagnies sans scrupules (est-ce OK?).
C’est dans ce contexte que le socialisme est revenu au cœur de l’actualité. En quelque sorte, le programme socialiste est un pari (est-ce OK?). C’est le pari qu’il est possible de reconquérir et de remodeler l’État afin qu’il puisse servir le citoyen. Le problème de notre relève moins du choix d’une doctrine économique que d’une réorientation de gouvernance. Comment valoriser notre richesse ? Comment la gérer de façon à favoriser le développement de la société et les intérêts des citoyens ? Comment faire en sorte que l’État ne dilapide pas les deniers publics, ne soit pas corrompu, ne soit pas clientéliste, ne soit pas l’otage de groupes d’intérêts spécifiques ? À toutes ces questions, nous avons des réponses. Notre programme a convaincu les électeurs et nous ne les décevrons pas. (est-ce OK ?)


J. C. - Quel regard portez-vous sur la mondialisation en tant que telle ? Est-il possible d’échapper aux conséquences négatives de ce phénomène ?
G. P. - Je vais essayer de vous donner une image, certes simpliste, de façon à ce que vous compreniez comment je vois la mondialisation. Elle ressemble à l’Ouest sauvage : une nouvelle frontière qui offre de nombreuses possibilités, avec de nouvelles ressources à découvrir. Dans l’Ouest sauvage, il y avait du pétrole et de l’or, de l’eau, des forêts et une nature inviolée. Mais il n’y avait pas de règles ; les ressources étaient gaspillées, les hors-la-loi devenaient les shérifs... L’état de droit n’existait pas. La loi du plus fort était le seul principe. Aujourd’hui, notre société mondialisée est également une nouvelle frontière. Elle recèle de grandes possibilités, d’immenses richesses, mais peu de règles — pour ne pas dire aucune ! Qu’il s’agisse de la régulation économique, de la gestion des ressources énergétiques, de la lutte contre le changement climatique, de la prévention de la pauvreté, les règles manquent terriblement au niveau global — et cela, en dépit de nos efforts visant à renforcer des institutions comme les Nations unies, l’Organisation internationale du travail ou encore l’Organisation mondiale du commerce.
Il y a quelques mois, de très nombreux chefs d’État et de gouvernement se sont retrouvés à Copenhague. Ce sommet a illustré les lacunes de la communauté internationale. Nous manquons de procédures et d’institutions communes ; mais nous manquons aussi de la volonté politique nécessaire pour améliorer le monde et “ humaniser ” le développement. Résultat : le processus de mondialisation ressemble à l’Ouest sauvage. Ceux qui survivent sont ceux qui ont le pouvoir. Mais ici, il ne s’agit pas simplement de survie. Nous assistons à une telle concentration de pouvoir entre les mains de quelques-uns que nos institutions démocratiques telles que nous les connaissons aujourd’hui sont en danger. Ce constat est particulièrement valable pour le champ financier. C’est pourquoi une coordination mondiale des politiques monétaires est indispensable.
La mondialisation, qui était porteuse de tant de promesses, qui a ouvert tant de portes à bon nombre d’entre nous, a aussi engendré de nouvelles inégalités et de nouveaux dangers. La crise actuelle offre l’occasion de corriger ces nombreux excès. Ne ratons pas l’occasion de faire mieux ! (est-ce OK?)


J. C. - Vous avez suivi votre père en exil durant la période de la dictature des colonels (30). Vous avez notamment résidé en Suède et au Canada. Comment le jeune homme que vous étiez a-t-il vécu cet exil loin de son pays ?
G. P. - Ce qui est sûr, c’est que quelqu’un qui a habité de nombreuses années à l’étranger se sent “ encore plus grec ” lorsqu’il revient chez lui (est-ce OK?). J’ai appris bien plus sur la Grèce à l’étranger qu’ici. Ce qui est sûr, également, c’est que, vivant à l’étranger, on voit beaucoup de choses qui aident à exercer une critique plus essentielle sur son propre pays.

J. C. - Votre père et votre grand-père (31) ont gouverné la Grèce. Qu’avez-vous appris d’eux ?
G. P. - J’ai un immense sentiment de responsabilité à l’égard de mon pays et du peuple grec. Il s’agit en quelque sorte d’une tradition familiale ! J’ai vécu la dictature, j’ai vu mon père et mon grand-père en prison. J’ai connu de près ces combats et ces moments difficiles. J’ai appris à lutter.
Et cette expérience m’a été très utile car j’ai, moi aussi, affronté de nombreuses crises dans ma vie et dans ma carrière politique ! J’ai d’abord servi le ministère de l’Education (date?), durant la grève des enseignants. Quand je suis arrivé au ministère des Affaires étrangères (date?), c’était au pire moment de nos relations avec la Turquie ; mais j’ai réussi à améliorer le climat. J’ai ensuite pris la tête de notre parti, dans la perspective des élections, quand la défaite était considérée comme inévitable ; là encore, j’ai déjoué les pronostics les plus pessimistes. Et maintenant, le pays affronte une grave crise. Soyez assuré que je ferai tout, une fois de plus, pour inverser la tendance et renvoyer les sceptioques à leurs sombres prédictions. (est-ce OK?)


J. C. - Aux États-Unis, vous avez étudié dans la même université qu’Antonis Samaras, qui préside aux destinées de la Nouvelle démocratie depuis fin 2009 (32). Vous le connaissez bien. Ces bonnes relations personnelles avec le chef de l’opposition constituent-elles un atout pour votre action gouvernementale ?
G. P. - Il est encore trop tôt pour juger l’action de M. Samaras à la tête de la ND. J’espère réellement que le parti de l’opposition pourra jouer son rôle pour le pays dans les moments difficiles que nous traversons — un rôle de critique constructive, donnant la priorité à nos objectifs nationaux et non aux enjeux d’une politique politicienne mesquine. Je souhaite à M. Samaras bonne chance dans ses nouvelles fonctions et j’espère qu’il réussira à renouveler son parti. Celui-ci en a bien besoin ! Il doit définitivement tourner la page des pratiques qu’il a adoptées quand il se trouvait au pouvoir — pratiques que j’ai amplement dénoncées pendant la campagne… et aussi dans notre entretien ! Le pays a besoin d’une opposition forte et responsable. L’heure n’est pas aux querelles de clocher. (est-ce OK?)

(1) Le Pasok remporte les élections législatives avec 160 sièges sur 300 et 43,92 % des voix, battant le parti de la Nouvelle Démocratie (droite libérale) du premier ministre sortant, Costas Caramanlis. Celui-ci connaît une défaite historique avec seulement 91 sièges et 33,48 % des voix.
(2) En janvier 2010, la Grèce — qui, au cours de cette année, doit emprunter 53 milliards d’euros pour faire face à ses échéances — empruntait sur dix ans au taux de 7 % (auprès de qui?) alors que des pays comme l’Allemagne pouvaient obtenir un taux de 3,4 %.
(3) Atteinte tardivement par la crise mondiale, l’économie grecque, qui avait été en croissance continue pendant seize ans, ne connaît la récession qu’en 2009 avec un recul de l’ordre de 2 %.
(4) Les attaques spéculatives contre la Grèce proviennent semble-t-il de la puissante banque d’affaires de Wall Street Goldman Sachs — qui, paradoxalement, conseille les autorités financières de ce pays depuis plusieurs années — et de plusieurs Hedge Funds anglo-saxons.
(5) Membre de l’Otan depuis 1952, la Grèce consacre un montant record de dépenses militaires — de l’ordre de 5 % de son PIB — à la défense, y compris à l’achat d’équipements coûteux. Cette économie qu’on peut qualifier d’“ économie de guerre ” s’explique par la politique de défense d’Athènes qui estime devoir contenir les visées expansionnistes d’Ankara en mer Egée et à Chypre.
(6) La Grèce est un pays de 130 000 km2 et de 11 millions d’habitants sans grandes ressources et dont le tissu économique est formé de petites entreprises.
(7) Le 3 mars 2010, le gouvernement grec complète le dispositif d’accroissement des recettes de l’État prévu dans le budget de cette année et qui comprenait un impôt sur les grandes fortunes, des augmentations d’impôts (une hausse de la TVA de 19 à 21 % et des taxes plus lourdes sur le tabac, l’alcool et l’essence) et une forte réduction du traitement des fonctionnaires. Au total ces mesures devaient rapporter à l’État 4,8 milliards d’euros.
(8) L’opinion publique se résigne, selon les sondages, à accepter la politique de réduction du pouvoir d’achat mais a été surprise par l’ampleur des mesures d’austérité du gouvernement. Le niveau de vie des Grecs en 2008 était inférieur d’environ 10 % au niveau de vie moyen des Européens (communiqué de presse d’Eurostat du 15 décembre 2009). De nombreux salariés sont contraints de cumuler deux emplois pour pouvoir disposer de revenus leur assurant une vie décente.
(9) En février 2010 des journaux de la presse populaire allemande suggéraient aux Grecs de vendre leurs îles ou le Parthénon pour rembourser leur dette ! Le vice-premier ministre Théodore Pangalos leur a répondu que les Allemands feraient mieux de rembourser les réserves d’or dérobées à la Banque de Grèce par les nazis et de payer les réparations au peuple grec dont un dixième a été massacré ou est mort de faim pendant la Seconde Guerre mondiale. La Chancelière Angela Merkel, s’exprimant, le 17 mars 2010, devant le Bundestag a déclaré, visant implicitement la Grèce, que la zone euro devrait pouvoir exclure un de ses membres qui violerait de façon répétée le pacte de stabilité.
(10) Les chefs d’État et de gouvernement des seize États membres de la zone euro se sont accordés, le 25 mars 2010, sur un plan d’aide à la Grèce qui comprend des prêts bilatéraux de ces États à Athènes de l’ordre de 20 à 22 milliards d’euros. Doit s’y ajouter un complément de prêts du FMI. La Grèce s’est déclarée satisfaite de ce plan d’aide auquel elle fera appel seulement en cas de besoin.
(11) Le gouvernement précédent était celui de Costas Caramanlis, au pouvoir depuis mars 2004. Plusieurs affaires de corruptions impliquant des ministres de ce gouvernement ont été dénoncées au cours de la campagne électorale de 2009 par le Pasok. La plus notable est celle du scandale du monastère de Vatopédi au Mont Athos , qui a acheté à bas prix des installations construites pour les Jeux Olympiques d’Athènes de 2004 pour les revendre peu de temps après avec un gros bénéfice.
(12) Le 4 février 2010, le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou, a déposé au Parlement un projet de loi intitulé “ Système statistique grec ”, qui prévoit la création d’une “ Autorité statistique grecque (ELSTAT) comme autorité indépendante se substituant à l’Office de la statistique
(13) A l’évidence, le pays qui n’est pas nommé par Georges Papandréou est la Turquie. Outre la question chypriote ,les différends sur la mer Egée, le sort de la minorité turcophone de Thrace et des Grecs de Turquie ainsi que le statut du Patriarcat oeucuménique de Constantinople ne peuvent être résolus selon Athènes en raison du poids de l’armée turque sur la politique étrangère d’Ankara.
(14) Georges Papandréou lorsqu’il a été ministre des Affaires étrangères de 1999 à 2004 dans le gouvernement de Costas Simitis a initié une politique de rapprochement avec la Turquie, appelée diplomatie du “ tremblement de terre ” en raison d’une certaine solidarité entre les peuples grec et turc, qui ont éprouvé l’un et l'autre des séismes importants au cours de l’année 1999. Depuis cette année là la Grèce ne s’oppose plus à la candidature à l’Union européenne. Le Pasok, la Nouvelle Démocratie et le parti d’extrême gauche Syriza se déclarent favorables à cette candidature à laquelle s’oppose vigoureusement le parti de la droite nationaliste Laos ; le parti communiste grec , adversaire de la construction européenne est hostile à la candidature de la Turquie.
(15) Il s’agit du plateau continental de la mer Egée. La question de l’étendue de l’espace aérien au-dessus de la mer Égée et de la largeur des eaux territoriales de la Grèce relevant de cette mer fait aussi l’objet d’une controverse entre Athènes et Ankara. Il y a en permanence des incidents entre les aviations de chasse et les marines des deux pays.
(16) Le président de la République de Chypre Dimitri Christofias poursuit depuis septembre 2008 des négociations avec le chef de la communauté chypriote turque, Mehmet Ali Talat, en vue de la réunification de Chypre. Depuis l’été 1974, 40 000 soldats turcs occupent le nord de Chypre d’où ont été chassés les deux cent mille Chypriotes grecs qui y vivaient. Dans la zone occupée de Chypre résident désormais environ 200 000 colons venus de Turquie. Ils s’ajoutent aux 87 000 Chypriotes turcs. Les négociations intercommunautaires se fondent sur de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU- la dernière n°1898 en date du 14 décembre 2009 , qui prévoient pour Chypre le statut d’une fédération bi-zonale et bi- zonale et bi- communautaire.
(17) ARYM (Ancienne République yougoslave de Macédoine) .
La Grèce craint que si le nom “ République de Macédoine ” est utilisé par cet Etat , celui-ci pourrait nourrir des prétentions territoriales vis-à-vis de la province grecque de Macédoine. Depuis l’admission de l’ARYM à l’ONU en 1993 des négociations- sous l’égide de cette organisation- ont lieu entre Athènes et Skopje pour trouver une appellation à ce pays , conformément à la résolution n°817 – du 7 avril 1993- du Conseil de sécurité .
(18) La Grèce, appuyée par la France, a exercé son droit de veto à l’adhésion de l’ARYM dans l’Otan au cours du sommet de l’Alliance atlantique qui s’est tenu à Bucarest du 2 au 4 avril 2008. Athènes a affirmé que ce veto serait maintenu tant que ce pays n’aura pas accepté un compromis sur sa dénomination.
(19)Parmi les Américains d’origine grecque on peut citer le 39ème Vice- Président Spiro Agnew (1969-1973), Michael Doukakis candidat démocrate aux élections présidentielles de 1988 , l’acteur Telly Savalas et le réalisateur de films Elia Kazan
(20) Environ 4 millions de Grecs vivent à l’étranger. Prés de la moitié d’entre eux résident aux États-Unis, 700 000 en Australie et 300 000 en Allemagne. Les Grecs de l’étranger sont actuellement représentés par un “ Conseil de l’hellénisme de la diaspora ” qui n’a qu’un rôle consultatif.
(21) le Premier ministre Costas Caramanlis avait présenté en décembre 2006 un projet de loi accordant le vote aux Grecs de l’étranger pour les élections légisatives. Faute de consensus avec l’opposition ce projet de loi n’a pas pu être adopté en 2009 à la majorité requise des 2/3.
(22) Ce projet de loi sur la naturalisation des étrangers – dont la Nouvelle démocratie demande le retrait- n’a pas encore été définitivement adopté par la Chambre des députés
(23) Autrefois pays d’émigration, la Grèce connaît depuis le début des années 1980 une importante immigration qui représente plus d’un million de personnes, soit un dixième de sa population. Les immigrés sont en majorité des Albanais et, depuis quelques années, des Asiatiques et des Africains.
(24) Les incendies de forêt de l’été 2007 ont ravagé 200 000 hectares et provoqué 65 morts. Ceux d’août 2009, dans les environs d’Athènes, ont détruit plus de 20 000 hectares.
(25) Fin 2008, trois semaines durant, Athènes et plusieurs grandes villes grecques ont été le théâtre d’émeutes lycéennes et étudiantes (pouvez-vous en dire un peu plus? Quelles étaient les causes de ces manifestations et les exigences des manifestants?).
(26) Alexandre Grigoropoulos était un jeune lycéen tué par un policier au cours des émeutes de décembre 2008.
(27) L’organisation terroriste d’extrême gauche dite du “ 17 novembre ”, responsable depuis 1974 de nombreux attentats à la bombe et de l’assassinat d’une vingtaine de personnalités grecques et étrangères, a été démantelée peu avant les Jeux olympiques d’Athènes de 2004.
(28) Le tribunal de Rhodes a annulé, le 4 mai 2009, le premier mariage homosexuel célébré en juin 2008 par le maire de Tilos, petite île du Dodécanèse.
(29) Georges Papandréou préside depuis janvier 2006 l’Internationale socialiste qui regroupe plus d’une centaine de partis socialistes et sociaux-démocrates du monde entier.
(30) La Grèce a subi une dictature militaire de 1967 à 1974. (pouvez-vous en dire un peu plus?)
(31) Georges Papandréou (1888-1968) a été premier ministre de1944 à 1945 et de 1963 à 1965. Son fils Andréas Papandréou (1919-1996), père de l’actuel chef du gouvernement et fondateur du Pasok, a gouverné la Grèce de 1981 à 1989 puis de 1993 à 1996.
(32) Antonis Samaras est le chef de l’opposition depuis son élection, le 29 novembre 2009, à la tête de la Nouvelle Démocratie en remplacement de Costas Caramanlis démissionnaire.

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