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ASSOCIATIONS- ΣΥΛΛΟΓΟΙ
RESUMES-(cliquez) : EFFY TSELIKAS (ATHENES)
le 27/7/2015 19:44:02

La Grèce s’enfonce dans la misère
Le parlement grec confronté à un nouveau vote déchirant
En Grèce, le retour à la «normalité» est plombé par l’augmentation de la TVA

La Grèce s’enfonce dans la misère

Le gouvernement a dû émettre des tickets d’approvisionnement alors que l’Eglise et les ONG amplifient leurs efforts
Par Effy Tselikas D’Athènes LA TRIBUNE DE GENEVE

«En Grèce, les enfants et les familles connaissent l’horreur de la faim et du dénuement», a alerté cette semaine Julien Lauprêtre, président du Secours populaire français, en lançant un appel à la générosité. La situation, qui n’a cessé de se dégrader ces derniers mois, devient en effet dramatique.
Le gouvernement a ainsi décidé de mettre en circulation des cartes alimentaires prépayées, utilisables dans 5000 magasins d’alimentation. Elles sont destinées à près de 150.000 personnes: familles nombreuses, monoparentales, avec enfants handicapés, ou chômeurs de longue durée. Cette mesure a été prise en urgence, car le filet social existant ne suffit plus.
Le rapport 2014 des œuvres sociales de l’Eglise orthodoxe faisait pourtant déjà état de plus de 500 000 personnes secourues par 280 soupes populaires et plus de 75 000 Grecs aidés dans 150 «magasins sociaux», pour un coût total de 120 millions d’euros. Les mairies sont aussi impliquées, dont celle d’Athènes qui a vu la demande en aliments, médicaments et habits exploser ces dernières semaines.
Des associations offrent également des douches et des générateurs à ceux qui n’ont plus d’eau ou d’électricité. Avec l’aide de nombreux bénévoles, souvent démunis eux-mêmes. Mais pour eux, aider les autres est le seul antidépresseur qu’il leur reste.
Les entreprises s’y mettent à leur tour. Venetis, une chaîne boulangère de 80 magasins, distribue ainsi gratuitement plus de 100 000 pains par jour, le tiers de sa production. Car pour Panagiotis Monembasiotis, son directeur général, «avec ce 3e plan de rigueur qui commence, il n’y aura bientôt plus de consommateurs en Grèce, il ne restera que des mendiants».
Dans les beaux quartiers, les gens vont discrètement le soir chercher leur pain offert. Ailleurs, on n’a plus cette honte. Fotis Pedikas, peintre au chômage, attend chaque jour la dernière heure pour aller au marché en plein air, quand les prix baissent de moitié. Les plus mauvais jours, il ramasse les fruits jetés, ou récupère autour des poubelles les sacs plastiques avec les restes des repas que d’autres laissent exprès. Et dans un grand éclat de rire, il interpelle le premier ministre Alexis Tsipras, qui a signé le fameux accord avec les créanciers du pays afin de rester dans la zone euro: «Pour que la Grèce continue d’appartenir au Club, faut-il que les Grecs meurent?»



Le parlement grec confronté à un nouveau vote déchirant

Les députés devaient adopter cette nuit un deuxième train de réformes qui risque de causer une rupture au sein de Syriza.
Par Effy Tselikas Athènes

Le climat était tendu mercredi au parlement grec. Et dès les réunions préparatoires en commissions: les députés devaient lire 977 pages en quelques heures pour… de toute façon accepter les mesures de rigueur imposées par l’accord signé avec les créanciers du pays qu’elles contiennent.
Cette réforme de la justice et du système bancaire pouvait a priori paraître moins polémique que le vote de la hausse de la TVA, entrée en vigueur lundi, ou la prochaine révision des retraites et de l’imposition des agriculteurs. Mais elle va déstabiliser un pilier de la société grecque, que même les gouvernements précédents n’avaient pas osé toucher.
Dans un pays sans véritable protection sociale, où la maison est l’ultime rempart contre la pauvreté, cette accélération des procédures s’appliquera aussi à des décisions à fort coût social, comme les expulsions de propriétaires pour surendettement ou faillite.
Le suspense n’était donc pas de savoir si le texte allait être adopté, mais par qui. Et ses conséquences politiques. A cause de la défection des 39 députés du parti au pouvoir Syriza, le précédent vote avait eu lieu avec l’appui de l’opposition. Hier soir, il fallait le chiffre magique de 120 députés de la formation de gauche radicale pour lui éviter de devenir un parti minoritaire et provoquer une crise gouvernementale. Ce vote devenait donc un «crash test», comme on a pu le lire sur les médias sociaux.
«Il ne peut y avoir au sein du gouvernement, deux positions qui entrent en collusion. Le divorce est peut-être inévitable au sein de Syriza», a ainsi estimé Olga Gerovasili, la nouvelle porte-parole du gouvernement. Du côté des frondeurs, Zoe Konstantopoulou, présidente de l’Assemblée nationale, a déclaré ne pas pouvoir en son âme et conscience voter ce projet de loi. Dans une lettre ouverte au président de la République et au premier ministre, elle s’est interrogée sur ce gouvernement de gauche, qui «ne garantit pas le respect de la Constitution, ni le bouclier du fonctionnement démocratique, ni l’exercice du pouvoir législatif du parlement, ni même la conscience de vote des députés». Elle a rajouté ironiquement: «Les créanciers iront-ils jusqu’à nous demander d’apposer le sceau de la Chambre pour approuver leurs diktats?»
Le premier ministre Alexis Tsipras, qui reste toujours, pour près de deux tiers des électeurs, l’homme politique jugé le plus à même de diriger le pays, joue donc sa popularité contre son propre parti. «L’austérité en Grèce a déjà détruit deux partis de gouvernement: les socialistes du PASOK, qui n’existent quasiment plus, puis les conservateurs de Nouvelle Démocratie, totalement décrédibilisés. Combien de temps Alexis Tsipras résistera-t-il à l’effondrement de l’espoir qu’il a porté en janvier? C’est la vraie question», souligne un proche du gouvernement qui parle sous le couvert de l’anonymat.(TDG)


En Grèce, le retour à la «normalité» est plombé par l’augmentation de la TVA

La réouverture des banques doit amorcer la remise en marche du pays. Mais les nouvelles taxes obscurcissent l’horizon
Par Effy Tselikas D’Athènes LA TRIBUNE DE GENEVE

Alors que les banques ont rouvert et qu’Athènes a achevé les opérations pour payer près de deux milliards d’euros d’arriérés au FMI et 4,2 milliards d’euros à la Banque centrale européenne (BCE), c’est le séisme de l’augmentation de la TVA qui a réveillé les Grecs lundi matin. Il s’agissait en effet du premier jour de mise en œuvre de l’accord signé entre leur gouvernement et les créanciers il y a une semaine.
«Déjà, il n’y avait pas beaucoup d’activité. Et en plus, on va passer notre journée à changer les prix de chaque denrée, à remettre à jour nos logiciels de comptabilité et nos calculettes.» Eleni Sakelariou, restauratrice au centre d’Athènes, ne décolère pas. Mais sans pour autant invectiver Alexis Tsipras, le premier ministre: «Cela fait plus de dix ans qu’on a des changements de TVA, une fois, parfois deux fois, par an. Antónis Samaras, le précédent chef du gouvernement, l’avait lui aussi augmentée à 23% plusieurs fois.»
La liste des produits soumis à cette nouvelle réglementation ressemble à un inventaire à la Prévert: eau, énergie, aliments, taxis, restaurants, enterrements, fleurs et préservatifs… Seuls les médicaments, les livres et les théâtres baisseront à 6%. Un quotidien du soir s’amuse même à détailler pour le fameux pita-souvlaki, la spécialité culinaire nationale, les six taux différents selon les ingrédients.
Un client attablé, lui aussi entrepreneur, intervient dans la conversation, en renchérissant sur «cette instabilité délétère pour nos entreprises». «Tu ne fonctionnes jamais dans un cadre stable, tu ne sais jamais quelles taxes tu vas payer ou à quelle sauce tu seras mangé. Tu ne peux donc faire aucun plan de programmation, aucun budget prévisionnel. Comment un pays peut-il survivre comme cela?»
Une enquête d’une ONG spécialisée dans le conseil à la création et au développement d’entreprises de pointe le confirme: 23% des 300 sociétés interrogées se disent prêtes à transférer leur siège à l’étranger pour des raisons de sécurité, de trésorerie et de stabilité.


Restrictions bancaires
Et ce, même si les banques ont rouvert après trois semaines de fermeture, permettant un retrait de 420 euros maximum par semaine mais avec restriction sur les transactions à l’étranger. Des mesures visant à éviter la fuite des capitaux, selon Loukia Katseli, présidente de l’Union des banques grecques.
«Comment vais-je faire continuer mes affaires?» se lamente Petros Peppas, qui exerce dans l’import-export. «Si j’ai une commande de l’étranger, je dois aller à la Banque de Grèce, faire une demande officielle en triple exemplaire, qu’examinera une commission spéciale. Jusqu’à dix jours d’attente et sans savoir si elle me sera accordée. C’est mission impossible avec mon business qui se doit se faire sur-le-champ.»


Le tourisme touché
Les entreprises de tourisme, elles, essaient de sauver la saison alors que le pays attendait 25 millions de touristes en 2015. Celles qui reçoivent des étrangers s’en sortent mieux, même si toutes les composantes du marché touristique ont augmenté en un jour. Celles qui s’occupent de tourisme local sont au bord de l’asphyxie.
«Le marché est atone. Les Grecs ne partiront pas en vacances. Et même ceux qui vont bouger, vont dépenser au minimum. Un sandwich, un café. Rien de plus», se désespère Nikos Lagonikos, directeur d’une agence de voyages. «Heureusement que je suis propriétaire de mon local et je n’ai donc pas de loyer à payer. Je vais tenir jusqu’à la fin de l’été et je fermerai sans doute à l’automne. Et avec moi, le pays tout entier va couler. Etait-ce le but de l’accord que l’on nous a imposé, alors que nous avions dit non à une nouvelle politique de rigueur?»(TDG)

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