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RESUMES-(cliquez) : EFFY TSELIKAS (ATHENES)
le 28/7/2015 19:13:45

Les privatisations, remède ou poison pour la Grèce?
L'île de Stroggilo, dans le Dodécanèse, a été vendue à Johnny Depp.


Clé de voûte du troisième plan de rigueur imposé au pays, elles ne font pas l’unanimité
De Effy Tsélikas / Athènes27.07.2015


L'île de Stroggilo, dans le Dodécanèse, a été vendue à Johnny Depp.Image: DR


«Il ne faut pas que l’Europe laisse tomber la Grèce», déclarait récemment à un journal italien le résident suisse Alessandro Proto. «Parce que ce serait dommage, il y a tant d’opportunités dans ce pays.» Justement, depuis l’accord du 13 juillet, cet agent immobilier haut de gamme a déjà vendu Stroggilo, dans le Dodécanèse à Johnny Depp , négocié l’îlot Gaia dans les îles Ioniennes pour Angelina Jolie et Brad Pitt et investi l’île d’Aghios Thomas près d’Egine avec le milliardaire Warren Buffett. Et la liste hollywoodienne de ses futurs clients ne cesse de s’allonger.
En Grèce, tout est à vendre désormais. Côté glamour, îles, plages, hôtels, châteaux, sources thermales et belles demeures d’Athènes. Côté infrastructures, plus de 7000 biens immobiliers: ports, aéroports, autoroutes, chemins de fer, marinas, sites olympiques… Et tous les services publics: eau, électricité, gaz, télécommunications. Fini les écueils juridiques, administratifs et politiques qui décourageaient les investisseurs et surtout, les recours systématiques à la justice, les oppositions ou les grèves des employés en colère.
Sous la menace d’une sortie forcée de la zone euro, Athènes a tout accepté de ce qu’elle refusait depuis des mois. Un fonds «indépendant» devrait collecter 50 milliards de recettes, dont une partie sera utilisée pour payer les créanciers, une autre pour recapitaliser les banques grecques et le montant restant sera consacré à des investissements non déterminés pour l’instant.


Condamné à l’échec
Sous le titre The great Greece fire sale (La grande braderie grecque), le journal The Guardian a interrogé de nombreux experts. Les avis sont unanimes, le plan de privatisations en cours en Grèce est condamné à échouer. «Cette braderie est une erreur: faute de consensus politique, qui l’appliquera?» se demande l’économiste Jens Bastian, responsable de la privatisation de la task force de la Commission européenne pour la Grèce. Peter Doyle, ancien économiste du FMI, craint, lui, que la Grèce prenne la route suivie par la Russie dans les années?90, lorsque les actifs précieux de l’Etat ont été vendus à des prix très bas par besoin urgent de trésorerie, créant une nouvelle classe d’oligarques. Le Fonds monétaire international, lui-même, dans un rapport-choc de juillet sur la dette grecque, a déclaré qu’il faudrait cent?ans pour atteindre ces 50 milliards d’euros.
Christos Spirtzis, ministre des Infrastructures et des Transports, s’interroge, lui, sur la finalité de l’opération: «Le gouvernement grec va vendre les 14 aéroports rentables à des entreprises étrangères et garder les 30 autres déficitaires et les subventionner. On n’est plus dans un modèle européen, on est dans un système colonial.»


Aéroport très rentable
Kostas Nikolouzos, maire de Corfou, va plus loin: «Notre île de 120?000 habitants reçoit plus d’un million de touristes par an, un chiffre qui croît chaque année. Notre aéroport est donc extrêmement rentable. Dites-moi, s’il vous plaît, pourquoi le livrer maintenant à des mains étrangères?» Et de s’interroger sur la nature de cette privatisation, en faisant remarquer que la société Fraport AG, qui doit prendre la concession de ces 14 aéroports grecs pendant au moins 40?ans, est une entreprise publique allemande, dont la majorité des actions appartiennent à la Ville de Francfort et au Land de Hesse.
Yanis Varoufakis, le ministre des Finances lâché par Alexis Tsipras, avait proposé le 19 juin une solution alternative: une entreprise centrale, avec l’Etat pour unique actionnaire, mais contrôlée comme une entité privée par le parlement, dans le but de maximiser la valeur des actifs. L’idée avait été accueillie par un silence assourdissant à l’Eurogroupe. Depuis, l’ex-ministre ne cesse de dénoncer cette «Greek Treuhand*, toxique politiquement et économiquement nuisible, que la troïka vengeresse a jugé bon d’imposer à la Grèce».
* Treuhand, organisme chargé de la privatisation en RDA après la chute du mur de Berlin.

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