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RESUMES-(cliquez) : TURQUIE
le 22/8/2019 16:24:32

Turquie : plus de 300 000 livres détruits ou la volonté de contrôler les consciences

Un certain affaiblissement observé dans l’entourage du sultan d’Ankara est probablement à l’origine de deux faits majeurs en Turquie.
D’une part, les velléités de plus en plus flagrantes d’anciens cadres de l’AKP (le parti islamo conservateur de Recep Tayyip Erdogan au pouvoir depuis presque vingt ans en Turquie) ont commencé à s’organiser en déclarant leur volonté de créer de nouveaux partis politiques ; c’est notamment le cas d’Ahmet Davutoglu, le théoricien du néo-ottomanisme et ancien Premier ministre et d’Ali Babacan, ancien ministre des Affaires européennes.
Ce relatif affaiblissement, mis en exergue par la perte des grandes villes lors des récentes municipales, conduit le maître d’Ankara à durcir le ton et à renforcer le nationalisme.
Sur le plan extérieur, les menaces proférées contre les Kurdes de Syrie, en font partie. Également, les menaces contre Chypre et les forages en zone économique exclusive de la petite république, rentrent-elles dans le même cadre.
Sur le plan intérieur, il y a actuellement une volonté farouche de la part du pouvoir turc, d’éradiquer tout ce qui rappelle de près ou de loin Fethullah Gülen, intellectuel musulman, en exil aux États-Unis depuis 1999. Ce dernier est accusé par le gouvernement turc d’être à l’origine du soulèvement militaire de juillet 2016 — ce qu’il a lui-même nié.
Après l’avoir utilisé durant les premières années de son règne pour contrôler l’armée, Erdogan l’a mis au ban de la société car il était un rival sérieux pour le pouvoir.
Mais revenons au sujet de notre article : le ministre turc de l’Éducation, Ziya Selçuk, vient de confirmer (début août) la destruction de 301.878 ouvrages depuis la tentative de coup d’État de juillet 2016. Une répression de masse a touché les écoles et les bibliothèques, entraînant la disparition de ces ressources. De fait, tout ouvrage peu ou prou en lien avec le mouvement Gülen, le FETÖ, s’est retrouvé pris dans cette purge.
Dans un article bien documenté et basé sur des reportages de Hürriyet et Guardian, Victor de Sepausy nous dit : « En décembre 2016, une première salve de manuels scolaires avait déjà été détruite : 1,8 million d’exemplaires qui contenaient le terme “Pennsylvanie” — qualifié «  d’inacceptable  » —, simplement parce que c’est l’État où réside actuellement Gülen. La même année, un ouvrage de mathématiques, qui contenait ses initiales, avait subi le même sort. Une traque sans relâche, aux confins de la bêtise… On avait même vu des rues d’Ankara, nommées Gülen, qui furent rebaptisées, alors qu’elles n’avaient aucun lien avec l’intellectuel.»
Depuis le coup d’État manqué, plus de 200 médias et maisons d’édition ont dû fermer. Et on ne compte plus le nombre de journalistes et écrivains emprisonnés ou trainés devant la justice, accusés de collaboration avec des organisations terroristes…
Naguère, en 2017, les auteurs tels que Spinosa, Camus ou Louis Althusser, ont été bannis des bibliothèques turques sur ordre d’Erdogan. Ce sont en tout 139 141 livres qui étaient sous le coup d'une "enquête", avait alors précisé le ministre de la Culture turc, le 11 octobre 2017. Sauf que les livres incriminés dépassaient largement le cas de Gülen…
Ces actes sont à rapprocher de la volonté déclarée du néo-sultan Erdogan de créer une jeunesse et société pieuses en Turquie, empêchant, tout simplement, quiconque d’étudier des ouvrages, d’apprendre et de réfléchir, en dehors du dogme islamo-nationaliste en vogue en Turquie…


Charalambos Petinos, historien et écrivain

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