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COMMUNIQUE : ARMENIE
le 30/9/2020 15:39:49

Arménie – Azerbaïdjan : la Turquie en première ligne, contre les Arméniens.
Turquie et Azerbaïdjan, risque d’embrasement du Caucase


Arménie – Azerbaïdjan : la Turquie en première ligne, contre les Arméniens

Par Charalambos Petinos, historien

Les informations nous arrivant de la région du Caucase sont de plus en plus inquiétantes. La Turquie, profitant de sa proximité avec l’Azerbaïdjan avance ses pions dans la région avec comme objectif d’effacer l’Artsakh de la carte et d’avancer vers l’Arménie.

A cette fin, aux côtés de l’aide en matériel qu’elle apporte au régime autocratique azéri, elle a engagé des milliers de mercenaires qu’elle a envoyés au Haut-Karabagh.

Selon The Guardian*(1) des mercenaires syriens se sont engagés à travailler pour une société de sécurité privée turque en tant que gardes-frontières en Azerbaïdjan. Le quotidien rapporte des déclarations de certains mercenaires syriens engagés par la Turquie en vue de combattre aux côtés de l’armée azérie contre l’Artsakh et l’Arménie. Cela démontre la volonté hégémonique d’Ankara et constitue un signe dangereux d'escalade. Le déploiement est également le signe de l’appétit croissant de la Turquie pour la projection de sa puissance à l’étranger et ouvre un troisième théâtre dans sa rivalité régionale avec Moscou. Rappelons qu’Ankara est déjà engagée dans une lutte de puissance avec la Russie dans les conflits en Syrie et en Libye, et que les tensions pourraient maintenant se propager au Haut-Karabakh. L’Empire ottoman dont rêve le néo-sultan Erdogan ne tolère aucune autre présence que celle de la Turquie dans la région allant de la Méditerranée orientale au Caucase et au Golfe persique.

Le gouvernement arménien et les médias russes ont fait état de la présence d’environ 4 000 mercenaires syriens au Haut-Karabakh, des affirmations qui ont été bien évidemment démenties par Bakou.
Par ailleurs, hier des rapports en provenance du Caucase faisaient état de la participation directe de l’armée turque dans le conflit, avec un avion militaire arménien a été abattu par un avion turc. L’AFP2(2) , citée par Le Figaro, rapporte : « Le ton monte entre Erevan et Ankara, au troisième jour de combats meurtriers dans la région disputée du Nagorny Karabakh. L'Arménie a affirmé ce mardi qu'un chasseur-bombardier turc, soutenant l'Azerbaïdjan, avait abattu un de ses avions militaires. «Un avion SU-25 arménien a été abattu par un F-16 turc (...) qui venait du territoire azerbaïdjanais», a annoncé la porte-parole du ministère arménien de la Défense, Chuchan Stepanian, dans un message sur Facebook, précisant que le pilote arménien de l'appareil «était mort en héros». »

Egalement, l’analyste Jean-René Belliard, écrit-il sur son blog*(3) que de mercenaires syriens soutenus par la Turquie sont rentrés récemment de Libye, où ils se sont battus pour le gouvernement d'accord national (GNA).
Cette information a été relayée également par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) le 26 septembre.

Belliard poursuit précisant que l'OSDH avait déclaré que les mercenaires syriens « sont rentrés de Libye après avoir rempli leurs contrats. Ils ont tous été entièrement payés ».

Des rapports précédents ont révélé que les mercenaires se sont vu promettre jusqu'à 2 000 dollars par mois. La Turquie a déployé plus de 18.000 mercenaires syriens, dont 350 enfants, en Libye depuis l'année dernière pour soutenir les forces du GNA, toujours selon l’OSDH.

Aujourd'hui, après la mise en place d'un cessez-le-feu en Libye, de nombreux mercenaires retournent en Syrie. On estime que 8.500 d’entre eux sont déjà retournés dans leur pays jusqu'à présent et qu’ils cherchent à se recycler, ce dont profite encore Ankara pour renforcer son allier azéri.
Selon la presse chypriote*(4) , la Turquie a transféré des troupes de Chypre en Syrie lundi dernier, 28 septembre 2020. Le matériel photographique qui corrobore cette information montre le transfert par des avions géants A-400 de troupes de la partie occupée de Chypre vers la province de Hatay, frontalière avec la région syrienne d’Idlib. La Turquie remplace ainsi les mercenaires syriens qu’elle envoie de cette région vers l’Azerbaïdjan, encadrés par des troupes régulières turques.
Cependant, l’utilisation de mercenaires syriens qui, rappelons-le, sont des islamistes appartenant à Daech ou à Al-Qaïda ainsi qu’à d’autres organisations terroristes plus petites, comporte d’autres risques.

Selon des informations de @wargonzo de Constantinople, des mercenaires turcs, arrivés en Azerbaïdjan en provenance de Syrie, ont été placés dans des villages frontaliers, afin de se battre aux côtés de l’armée azérie. Néanmoins, ils ont commencé à établir leur propre ordre - c'est-à-dire à forcer les femmes à porter le hijab, et généralement à les forcer à vivre selon la charia. La population azerbaïdjanaise locale a mal perçu les tendances radicales et a déclenché une émeute. Pour résoudre ce conflit, le président azerbaidjanais Aliyev a dû y envoyer des forces spéciales !

Le président turc, admirateur des Frères musulmans et aspirant calife, n’est pas à ça près ! Il a soutenu financièrement et militairement l’Etat islamique en Syrie et en Irak car il représentait l’islam sunnite, dont il veut être le chef absolu dans le monde…


*(1)The Guardian : https://www.theguardian.com/world/2020/sep/28/syrian-rebel-fighters-prepare-to-deploy-to-azerbaijan-in-sign-of-turkeys-ambition?CMP=fb_gu&utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR2xtwyEKugrlXOEBoanurN8rD7r-c7QyKvqCys_DKHprbQMJkjUs_evmaY#Echobox=1601324516[/font]
*(2) https://www.lefigaro.fr/flash-actu/l-armenie-affirme-qu-un-de-ses-avions-a-ete-abattu-par-la-turquie-qui-dement-20200929
*(3) https://jrbelliard.blog.tdg.ch/archive/2020/09/26/syrie-des-centaines-de-mercenaires-syriens-sont-revenus-de-l-309370.html
*(4) O Phileleftheros, 30 septembre 2020.


Turquie et Azerbaïdjan, risque d’embrasement du Caucase

J’ai lu énormément d’articles, études, essais et livres portant le titre « Où va la Turquie » ou un titre similaire. J’ai même publié un essai portant ce titre précis…

Cependant, je ne pensais pas que ce pays qui se dit européen, qui souhaite (officiellement) adhérer à l’Union européenne, qui est membre de l’OTAN et du Conseil de l’Europe, irait si loin…

Son comportement à l’ère de l’ « erdoganisme » est celui d’un empire ou aspirant à le devenir, même s’il n’en a pas les moyens…

A force d’ouvrir de nouveaux fronts, à force de se disputer avec tous ses voisins, la Turquie risque de s’effondrer mais en créant le chaos autour d’elle. Le gouvernement turc actuel, sous la férule de son président autocrate, et national-islamiste, se comporte comme un pirate prêt à tout et ne respectant pas le droit international. Irak, Syrie, Libye, Chypre, Grèce, Israël, Égypte, France, OTAN, Russie, Arménie, Union européenne, aucun pays ne trouve grâce à ses yeux. La Turquie applique partout la politique de la force et de la menace…Elle se voit en puissance mondiale ou plutôt elle se prend pour une grande puissance, capable de rivaliser avec des puissances telles que la Chine, les Etats-Unis, la Russie…

Son dernier terrain de jeux ? Le Caucase.

Les nouveaux affrontements dans la région suscitent des inquiétudes. Un conflit armé à grande échelle impliquant l'Azerbaïdjan et l'Arménie pourrait provoquer l'intervention de forces rivales dans la région du Caucase, c’est-à-dire la Russie et la Turquie.

Les affrontements se sont poursuivis dans la région du Haut-Karabagh hier (lundi, 28 septembre), sans aucun signe de désescalade. L'Azerbaïdjan et l'Arménie ont décrété une mobilisation et déclaré l'état d'urgence.

Ce qu’il faut remarquer encore, c’est que les combats au Haut-Karabagh ont de nouveau amené la Turquie et la Russie dans des camps opposés. Bakou est soutenu par Ankara, tandis que Moscou entretient de bonnes relations avec les deux parties, mais soutient davantage Erevan et vend toujours des armes aux deux parties. Pour de nombreux analystes, le conflit auquel nous assistons ces jours-ci dans le Caucase n'est que le troisième front, après ceux de la Syrie et de la Libye, dans lequel les forces soutenues par la Turquie se heurtent aux forces soutenues par la Russie.

Nous savons, par ailleurs, qu'Ankara, a amené environ 4 000 mercenaires syriens dans le Caucase pour combattre aux côtés les forces azéries.

La Turquie, qui a longtemps nourri des ambitions géostratégiques dans le Caucase et les pays d'Asie centrale qui ont émergé de l'éclatement de l'Union soviétique, a fait de l'Azerbaïdjan, un pays turcophone riche en hydrocarbures, son principal allié dans la région. Ces nouveaux affrontements lui donnent l'opportunité de renforcer son emprise sur l’Azerbaïdjan et de promouvoir davantage ses intérêts dans la région.

Néanmoins, la Turquie donne clairement l’impression d’utiliser ce conflit pour « finir le travail » commencé il y a plus d’un siècle ; car il ne faut pas se tromper : si le Haut-Karabagh tombe, l’Arménie sera la cible suivante et le nettoyage ethnique que la Turquie kémaliste n’a pas réussi à faire totalement en 1915 pourra alors être réalisé…

Une petite revue de Presse (de la presse turque) démontre clairement l’ampleur de l’instrumentalisation du conflit caucasien par la Turquie et la propagande nationaliste qui va avec.

Le quotidien Milliyet (28/09/20) rapporte que les officiers turcs ont officiellement déclaré leur soutien à l’Azerbaïdjan.

Selon le même quotidien, le président turc Tayyip Erdogan, a déclaré : « Le peuple turc soutiendra les frères azéris par tous nos moyens, comme toujours ». Erdogan a également déclaré avoir eu une conversation téléphonique avec le président azéri Ilham Aliyev, à qui il a réitéré le « soutien de la Turquie à la nation frère de l'Azerbaïdjan ».

Le vice-président turc Fuat Oktay a également exprimé le soutien de la Turquie à l'Azerbaïdjan, affirmant que « l'attaque de l'Arménie » était inacceptable. Un communiqué publié par le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Hami Aksoy, a déclaré: « La Turquie condamne l'attaque, qui est une violation flagrante du droit international et a fait des victimes civiles ». Il faut préciser ici que la Turquie et l’Azerbaïdjan tentent de persuader la communauté internationale que l’agresseur est l’Arménie, ce qui justifierait, à leurs yeux, toutes leurs actions contre le Haut-Karabagh et éventuellement, l’Arménie.

Dans la déclaration de Hami Aksoy il est souligné également que l'Azerbaïdjan utilisera bien entendu son droit de légitime défense pour protéger son peuple et son intégrité territoriale. «Dans ce processus, le soutien de la Turquie à l'Azerbaïdjan (…) est total. Nous serons à ses côtés comme le veut l'Azerbaïdjan », indique le communiqué.

Aussi, des déclarations de soutien à l'Azerbaïdjan et de condamnation de l'Arménie ont-elles été publiées par presque tous les partis politiques turcs - le Parti d'action nationaliste, le Parti républicain du peuple, le Bon Parti ainsi que d'autres formations et partis plus petits.

Enfin, Cumhuriyet (28.09.20) écrit que son soutien à l'Azerbaïdjan a également été exprimé par le ministère turc de la Défense dans un message sur Twitter sous le titre: « Une nation, deux États », où il est déclaré que le ministère turc de la Défense est toujours aux côtés des frères Azéris.



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