29 mai 1453, chute de Constantinople et de Sainte Sophie
29 mai 1453 : jour néfaste de la grécité. “Elle a été perdue, la clé de tout l’Univers, l’œil de l’Orient et de la chrétienté”. Chaque année, le 29 mai, l’âme grecque se souvient avec horreur de l’anniversaire douloureux, ce jour néfaste qui vit la chute de Constantinople. Parmi ses derniers combattants se trouvait aussi l’Empereur Constantin Paléologue, voilà 567 ans, ce 29 mai, jour triste, en cette fin de printemps.
Chaque année, le 29 mai, l’âme grecque se souvient avec horreur de l’anniversaire douloureux, de ce jour néfaste qui vit la chute de Constantinople et de Byzance.
Le 29 mai est une date ancrée dans toutes les mémoires.
29 mai 1453, chute de Constantinople et de Sainte Sophie
La chute de Vassilevoussa (Capitale Régnante)(Constantinople),
Constantinople - Istanbul
ISTANBUL : Ce nom qu'elle porte encore n'est rien d'autre qu' une déformation populaire de l'expression qu'employaient les Grecs pour dire : (je vais) eis tin Polin (à la Ville).
Ce qu’il faut savoir, c’est que Constantinople était la capitale de l’Empire BYZANTIN pendant 11 siècles. L’église de Constantinople a été déclarée universellement «œcuménique » plus de 17 siècles. Après la chute de Constantinople et de Sainte Sophie, le 29 mai 1453, l’Empire Byzantin fut occupé par l’Empire Ottoman.
Après des massacres, des viols…, 600 000 Grecs restaient seulement après les années 1900.
Dans l’article qui suit, nous vous parlons de la grande déportation des Grecs de Constantinople. Il y en a eu plusieurs, chaque fois que les Turcs trouvaient un prétexte. Cette méthode, les Turcs l’ont employée, à part à Constantinople, en Asie Mineure, dans le Pont Euxin, à Ivros et Ténédos, à Chypre…
Aujourd’hui, l’expansionnisme turc se tourne vers le Patriarcat œcuménique où vivent encore 2 400 Grecs à Constantinople. Ces derniers mois, plusieurs manifestations ont eu lieu pour l’expulsion du Patriarcat œcuménique et contre le Patriarche Bartholoméos Ier, chef des 400 millions d’orthodoxes de par le monde.
La nuit de terreur de Constantinople
D’après le traité de l’échange des populations qui a été signé en 1923, les Grecs habitants de Constantinople , qui constituaient une florissante communauté ont été exclus de l’échange, contre les Mulsumans de la Thrace d’Ouest.
Après une série de pers écutions au cours des cinq derniers siècles pendant lesquels l’ancienne Capitale grecque est restée sous le joug turc, 600 000 Grecs seulement sont restés à Constantinople.
L'église de SAINTE SOPHIE, (Constantinople)
qui le 29 mai 1453 est tombée entre les mains des occupants.
En construisant des minarets, ils la transforment en mosquée.
Aujourd'hui, Sainte Sophie n'est plus un lieu de culte mais un mosquée-musée.
Les Turcs ont essayé de violer les traités et de les chasser par un grand nombre de mesures. Ils ont imposé des mesures visant à l’extinction de la communauté et à sa destruction économique. Les deux principales mesures furent :
a. la mobilisation en mai 1941 de 20 classes de sujets turcs, non musulmans, appartenant aux minorités grecque et arménienne visant à leur extermination par la méthode bien connue de bataillon de travail. Les mobilisés ont été sauvés grâce à la défaite des Allemands à Stalingrad en décembre 1942, par suite de laquelle les autorités turcques ont été obligées de mettre en liberté ceux qui avaient été mobilisés.
b. La loi de taxation de la propriété (mobilière et immobilière) des sujets turcs non musulmans du 11 novembre 1942, connue sous le nom Varlick Vergesi. C’était une loi qui livrait les Grecs et les Arméniens de Turquie au jugement absolu des employés turcs du Ministère des Finances, qui estimaient la fortune selon leurs propres critères et l’évaluaient bien au-delà de sa valeur réelle. Les pauvres contribuants n’avaient pas le droit de faire appel. S’ils ne puvaient pas payer ils étaient exilés et leur fortune était confisquée.
Après toutes ces mesures en 1955, à Constantinople ne sont restées que 25 000 personnes, d’une communauté qui devait compter normalement au moins 450 000.
La nuit du 6 au 7 septembre 1955, l’Administration turque a donné le coup de grâce à tous ceux qui n’étaient pas encore partis.
L’histoire du Pogrom est la suivante :
Le samedi 3 septembre 1955, la femme du Consul turc de Salonique avait fait prendre une série de photographies du Consulat turc a Salonique et de la maison attenante qui était celle où Attaturk était né, prétendant qu’elle voulait les photographies comme souvenirs. Le lendemain elle est partie en famille pour la Turquie.
A 0h10 du matin du 6 septembre 1955, une petite bombe a éclaté dans la cour du Consulat, entre les deux maisons, et a brisé les vitres des deux bâtiments.
Les autorités grecques accourues ont trouvé 2 autres machines explosives qui n’avaient pas éclaté et ont constaté que dans l’édifice se trouvait seulement le gardien turc. Il a été prouvé par l’enquête qui s’ensuivit que les machines explosives avaient été placées par le gardien turc et son complice Octai Engin Faik, étudiant à l’Université de Salonique qui avait importé les explosifs de Turquie comme il a lui-même déclaré à l’enquête.
Les journaux turcs du 6 septembre falsifièrent les films que la femme du Consul turc avait apportés en Turquie, de telle façon que la maison où Kamal était né se présentait détruite et publièrent les photos ainsi falsifiées.
Par les journaux du soir le public turc apprit que la maison de Kémal à Salonique avait été détruite. Une fausse nouvelle qui a été fabriquée expres par ordre du gouvernement.
Les autorités turques transportèrent de la populace turque en chemin de fer ou en camions militaires de l’Asie Mineure à Constantinople.
L’attaque de la populace a commencé le 6 septembre 1955 à 17h50 et est finie le 7 septembre à 2 heures du matin. La police aidait activement en guidant la populace. A 0h20 du 7 septembre 1955 , la loi martiale a érté proclamée et une heure et demie après on a interdit la circulation. A 2h30, les forces du gouvernement ont imposé l’ordre. Mais il était trop tard. La destruction était achevée.
Avec des cris « Aujourd’hui vos fortunes, demain vos vies » la populace turque a commis des crimes affreux qui avaient pour but de terroriser les habitants grecs de Constantinople pour les forcer à quitter leur patrie et de faire disparaître les monuments et les traces qui témoignent du glorieux passé grec de Constantinople.
Par suite du vandalisme :
a. L’école Théologique de Chalki, la grande Ecole de la Nation, l’école Maraslios, le monastère de Valoukli et d’autres institutions grecques ont subi de grands dégâts.
b. Sur 89 églises 29 ont été brûlées et 46 autres ont été l’objet d’actes de vandalisme.
c. Les tombes des Patriarches Œcuméniques et les cimetières chrétiens ont été profanés ; les charniers brûlés et les os dispersés.
d. 3 000 maisons grecques ont été pillées et détruites.
e. 4 348 magasins grecs ont été complètement pillés et détruits.
f. 200 femmes grecques ont été violées.
g. Des centaines de Grecs ont été maltraités et torturés comme le vieil évêque Jacques de Derkon. On a coupé la barbe à l’évêque d’Eliopolis Gennadios, on l’a trainé sur les routes, et il est mort de maltraitement peu après. L’évêque Pamphilou Gennadios a été jeté sur les débris brûlants de Valoukli.
h. 15 Grecs ont été assassinés, dont le moine du couvent de Valoukli, Chr. Mantas âgé de 90 ans, qui a été brûlé vif.
i. Plusieurs ont été blessés.
Après le pogrom, la plus grande partie des Grecs de Constantinople ont quitté la Turquie et se sont réfugiés en Grèce pour sauver leur vie.
Le magazine anglais « Economist » écrivait dans sa feuille du 20 septembre 1975 « les accusations turques que la population musulmanes de la Thrace Occidentale est opprimée par les autorités grecques sont des exagérations grossières. En 1923 il y avait 400 000 Grecs qui vivaient en Constantinople et 110 000 musulmans qui vivaient en Thrace. Aujourd’hui il y a 15 000 Grecs à Constantinople et 120 000 musulmans en Thrace. Les Grecs ont donc raison de demander quel pays opprime quelle minorité ».
Il faut ajouter qu’à présent 2 500 Grecs seulement sont restés à Constantinople parce que tous les autres s’ont pas pu supporter « la sanglante tyrannie des Turcs » comme avait dit quelques années auparavant Aristide Briand :
« Ce jour où l’hémorragie démographique se perpétue, le Patriarcat œcuménique reste l’exutoire de la terreur maniaque des loups gris, la solde des politiques extrémistes turcs ».
Le Patriarcat de Constantinople
L'Eglise a été fondée en l'an 31 par l'Apôtre André.
En 324, ce Patriarcat reçoit le titre de "Nouvelle Rome" lorsque l'empereur Constantin le Grand quitte Rome pour s'installer à Constantinople.
Constantinople prend toute son importance sous l'empereur Théodore qui en fait la véritable capitale de l'Empire Byzantin.
Le troisième canon du deuxième concile oecuménique (381) élève le trône de Constantinople au second rang après Rome et soumet l'Asie, le Pont, la Thrace et les Balkans sous sa juridiction.
En 518, le Patriarche de Constantinople reçoit officiellement le titre de "Patriarche Oecuménique".
En Occident , du 8ème au 9ème siècle, l'évêque de Rome prend peu à peu rang de chef politique. C'est à cette époque que se crée l'état papal.
L'Eglise romaine, forte de ce pouvoir temporel grandissant, intervient alors de plus en plus dans les affaires internes de l'Eglise d'Orient (pape Nicolas), ce qui est source de frictions.
C'est aussi au 9ème siècle que le Patriarcat envoie les saints Cyrille et Méthode évangéliser les slaves (d'où l'alphabet cyrillique).
En 1054, le schisme est consommé pour des raisons théologiques (adjonction du Filioque dans le Credo latin) mais aussi politique : les croisades sont la première conséquence de cette séparation (1204 prise de Constantinople par les croisés et destruction du Patriarcat). Pendant 57 ans, le Patriarche déplace son siège à Nicée.
En 1453, Constantinople est prise par les Turcs. Sous Mahomet II tous les chrétiens de l'Empire Ottoman sont considérés comme une nation.Le Patriarche est investi, en plus de son autorité spirituelle, du titre d'Ethnarque, responsable de tous les chrétiens devant la "Porte sublime".
Aujourd'hui, malgré la laïcité (1922), le Patriarcat vit, en Turquie, une situation relativement précaire et ce qui reste de l'Orthodoxie, après conflits et génocides, y est souvent menacé.
Selon le traité de Lausanne de 1923, Ankara et Athènes disposent d'un droit de veto lors de l'élection des chefs de leur minorité religieuse respective. Ainsi, l'élection du Patriarche est soumise à l'approbation de l'état turc.
La difficulté de compréhension vient du fait que le successeur de l'Apôtre André n'est pas seulement le responsable de la minorité orthodoxe de Turquie (quatre à cinq mille descendants des byzantins), il est avant tout le Premier Patriarche de toute l'Orthodoxie.
Ce rôle supranational, indiscutable pour trois cent cinquante millions d'orthodoxes de par le monde, n'a pas toujours été bien admis par le gouvernement turc.
Heureusement, un changement significatif a été enregistré depuis l'élection de Monseigneur Bartholomée 1er
Sa Sainteté le Patriarche Oecuménique Bartholomée 1er
Le Patriarche Bartholomée 1er (Dimitrios Archondonis) est né le 29 février 1940 à Imbros, île turque de la mer Egée. Après un diplôme à l'Institut de Théologie de Halki en 1961; il accomplit son service militaire dans l'armée turque (officier de réserve). Il a d'ailleurs maintenu jusqu'à ce jour des liens étroits avec le gouvernement. Envoyé par le Patriarcat comme étudiant à l'université grégorienne de Rome, il obtient un doctorat de droit canonique et poursuit son cursus à l'Institut Œcuménique de Bossey (Genève) puis à l'université de Munich. De retour à Istanbul en 1968, il devient vice-recteur de l'Institut de Halki (fermé depuis par les autorités turques).
L'année suivante il est ordonné prêtre. Lorsque son prédécesseur le Patriarche Dimitrios 1er accède au siège patriarcal en 1972, il apparaît comme son plus proche collaborateur et assume la direction de son secrétariat particulier.
En 1973, il est ordonné Métropolite de Philadelphie. En 1974, il devient membre du Saint-Synode et siège dans plusieurs commissions synodales. En 1990, il est élu Métropolite de Chalcédoine ce qui le positionne comme doyen du Saint-Synode. Le Patriarche Bartholomée est aussi membre du Comité Central du Conseil Œcuménique des Eglises. Il est Docteur Honoris Causa de nombreuses universités (grecques, anglaises, russes, américaines, autrichiennes).
Monseigneur Bartholomée est depuis longtemps la cheville ouvrière du patriarcat.
Il a accompagné, pendant près de vingt ans, le Patriarche Dimitrios, de bienheureuse mémoire, dans ses déplacements à l'étranger et participé activement aux dialogues interorthodoxes et aux échanges interconfessionnels.
Monseigneur Bartholomée a aussi beaucoup travaillé à l'avancement du dialogue avec Rome. Il a organisé, en 1979, la visite du Pape Jean-Paul II au Phanar et, en 1987, celle du Patriarche Dimitrios 1er au Vatican.
Ainsi son élection (le 22 octobre 1991) a suscité une satisfaction unanime tant sa stature semblait s'imposer.
En 1992, peu après son élection, il a invité à "Constantinople" les primats des Eglises autocéphales orthodoxes afin de promouvoir un témoignage commun.