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RESUMES-(cliquez) : Les Grecs d'Arles, Salin de Giraud , Port-Saint-Louis et Port-de-Bouc
le 27/1/2015 20:06:59

Les Grecs d'Arles, Salin de Giraud , Port-Saint-Louis et Port-de-Bouc parlent de la victoire de Syriza qui redonne espoir aux Grecs de la région.




La victoire de Syriza redonne espoir aux Grecs de la région

Article sur La Provence édition Arles du 27 janvier

De Salin à Port-de-Bouc, la forte communauté grecque était très concernée par cette actualité

C'est un fol espoir qui, dimanche soir, a saisi tous ceux qui s'intéressent à la Grèce. Tous ceux qui savent comment la majorité des habitants de la patrie d'Homère et Aristote ont dû se battre au quotidien, depuis cinq ans. À Arles, ce sentiment était d'autant plus fort qu'une forte communauté grecque est présente dans la région. La gorge serrée, Katy Cristou, 76 ans, n'a pas manqué une miette de la victoire de Syriza et d'Aléxis Tsípras ce week-end. "Je suis très émue. J'attendais ça depuis un moment, le peuple a tellement souffert, glisse cette habitante de Port-Saint-Louis depuis 1968. J'espère qu'il va y avoir un changement, que le peuple va pouvoir respirer, parce qu'il a été étouffé."
Entre Salin-de-Giraud et Martigues, ce sont des centaines de familles qui tirent leurs racines en Grèce (lire ci-dessous). Leurs proches qui y vivent toujours leur témoignent régulièrement de la dégradation de leurs conditions de vie sous l'effet du plan d'austérité : réduction drastique du montant des salaires et retraites, coupes budgétaires dans les services publics, ventes à la découpe de parties du territoire... "Mon cousin me parlait par exemple de la loterie nationale, qui a été vendue à des privés. Les Grecs avaient le sentiment qu'on a bradé leur pays", illustre Nicolas Koukas, adjoint PCF au maire d'Arles, qui a la double nationalité franco-grecque. "Lorsqu'on va en Grèce, la première chose qu'on voit, c'est l'état sanitaire du pays. Avec, par exemple, un taux de mortalité infantile qui ressemble à celui d'un pays d'Afrique", témoigne Georges Herrera.
Ce Salinier préside l'association "caritative" Diaspora Kalymnos-Dodekanissos, qui expédie depuis deux ans et demi du matériel sanitaire pour l'hôpital de cette île du Dodécanèse : compresses, aiguilles, médicaments... Mais aussi du matériel plus lourd, comme une table d'ophtalmologie, un microscope opératoire ou, prochainement, un échographe que le Dr Michel Papahadji, très actif notamment au comité de jumelage Arles-Salin-Kalymnos, ira chercher à Brest. "Ils ont besoin d'aide humanitaire, c'est un peu paradoxal pour un pays européen", ", assure le médecin arlésien dont la famille est originaire de Kalymnos, comme une bonne partie de la diaspora grecque installée à Salin, Port-Saint-Louis, Port-de-Bouc ou encore Martigues...
Certains Grecs de France essaient d'aider parents, oncles, tantes, cousins, en leur envoyant un peu d'argent. Beaucoup espèrent aussi que le changement de cap mettra un frein à l'exil de la jeunesse dans un pays où un quart de la population active est au chômage.
"Tous ceux qui sont en capacité de partir partent. Les forces vives du pays vont en Allemagne, en Australie, aux États-Unis", assure Georges Herrera. "Mon neveu de 52 ans a une formation de graphiste. Il avait dû fermer son entreprise. Et il est parti samedi pour Dubaï. Il va assurer la sécurité contre les pirates sur les navires", ", illustre Katy Cristou. Les Grecs de Salin et de Port-Saint-Louis sont aussi d'accord sur une chose : le sentiment européen qui unit le peuple hellène. "C'est mon grand-père, qui est arrivé en France dans les années 30, qui m'a fait aimer l'Europe. Les Grecs sont à 100 % européens, lance Nicolas Koukas. Mais ils avaient aussi un sentiment d'injustice, par exemple par rapport aux armateurs qui n'ont pas été touchés par l'austérité". Certes, "même s'ils ont peut-être profité, avant, du système, ils ont été très lourdement punis. Certaines familles sont à la rue", complète Michel Papahadji.
"La Troïka a tué le pays avec un remède qui était un poison. Les salaires ont baissé de 40 %, les retraites de 40 à 50 %. Ils ont licencié des fonctionnaires en masse, le millefeuille administratif a été pris à la tronçonneuse, c'est inimaginable en France", s'insurge pour sa part Georges Herrera. "La situation n'est pas la même ici, agrée Nicolas Koukas. Nous sommes encore protégés même s'il y a des citoyens qui sont dans des situations difficiles. Il faut relativiser un peu lorsqu'on nous dit que ça va lancer le mouvement en France. Mais cela peut être un avertissement."


La présence d'une importante communauté grecque en Camargue a elle aussi une origine économique, lorsque de nombreux travailleurs ont quitté leur pays dans les années 20 et 30 pour aller trouver du travail ailleurs. Dans la région, ce sont les salins et les deux usines de soude, Pechiney et Solvay, qui les ont recrutés, comme l'explique Annie Maïllis dans son bel ouvrage Des Grecs en Camargue, un exil entre sel et mer, paru l'an dernier (éd. Odyssées). À Salin-de-Giraud et Port-Saint-Louis, la plupart sont originaires de Kalymnos à côté de Rhôdes, à quelques encablures de la côte turque. Une île autrefois réputée pour ses pêcheurs d'éponge, dont la pénurie à cause d'une maladie poussa les habitants à l'exil au début des années 20. "Après la guerre gréco-turque, entre 1919 et 1920, près d'un demi-million de Grecs avaient été expulsés d'Asie mineure (...). Nombre d'entre eux s'étaient réfugiés dans les îles du Dodécanèse proches de la Turquie, ce qui aggrava la situation de ces dernières où la famine menaçait et poussait à l'exil." Hasard de l'histoire, aujourd'hui, ce sont les descendants de ces migrants qui tentent d'aider leurs familles restées au pays. Peut-être, aussi, une façon de saluer une patrie chérie.

Sylvain Pignol

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