Marseille : M. Hollande sauvera-t-il le Consulat de Grèce ? (La Provence)

Marseille : M. Hollande sauvera-t-il le Consulat de Grèce ?
Journal La Provence, le 8 Septembre 2016

Ce sera l'une des missions de François Hollande à Athènes demain. Invité par Alexis Tsipras à participer à un sommet regroupant les pays du Sud de l'Europe, le président de la République aura un petit service à demander au Premier ministre grec : le maintien du Consulat Général de Grèce à Marseille.
La fermeture de la dernière antenne consulaire hellénique en France est programmée le 7 novembre. Un coup dur pour la communauté régionale qui compte près de 30 000 ressortissants, dont 12 000 à Marseille.
Un coup de lame dans les liens entre la cité phocéenne et ses origines grecques d'Asie mineure, datant du VIe siècle avant J.-C.
"Cette décision de fermeture a surpris toute la communauté, ne cachait pas, fin août dans La Provence, M. Stylianos Gavriil, Consul Général à Marseille.
Il en avait été question il y a quelques années, mais l'État grec avait renoncé, compte tenu du lien historique et de l'importance de la diaspora dans la région."

M. Mennucci a écrit une lettre à M. Hollande
Les considérations économiques ont pris le pas, même si le Consulat n'emploie que quatre personnes et coûte 200 000 euros par an. Alors que la Grèce maintient ses six antennes en Allemagne, où travaillent 500 000 de ses ressortissants, elle coupe le cordon ombilical avec la cité de Protis, où elle avait installé sa représentation diplomatique dès 1830.
"Cela faisait suite à l'envoi de volontaires sous les ordres du colonel Fabvier dans la guerre d'indépendance contre les Turcs en 1822", signale Patrick Mennucci. Interpellé par la communauté pour tenter de repousser l'échéance, le député PS a écrit lundi une lettre à François Hollande, dans laquelle il évoque un "très grand traumatisme" et lui "demande d'intercéder en notre faveur auprès d'Alexis Tsipras lors de leur rencontre à Athènes".
Il l'accompagne d'un argumentaire où il est question d'histoire et de culture commune. Mais aussi d'intérêts économiques, le cimentier grec Titan était l'un des plus gros investisseurs du Port marseillais et la Grèce ayant pris commande, pour un montant de 600 millions d'euros, de 20 hélicoptères NH-90 auprès d'Airbus à Marignane.
M. François Hollande pourra toujours rappeler à Alexis Tsipras à quel point il l'a aidé à rester dans la zone euro au plus fort de la crise, en lui mettant notamment ses conseillers à disposition.
Cela doit bien valoir un Consulat.